Une hausse du SMIC en 2025 ? Bayrou dit niet

Selon les informations de Les Échos, jeudi 30 janvier 2025, le Premier ministre François Bayrou a opposé une fin de non-recevoir à la proposition du Parti socialiste d’augmenter le salaire minimum (SMIC) de 1 % en juillet 2025, mais aussi la Prime d’activité.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 31 janvier 2025 à 12h19
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Une hausse du SMIC en 2025 ? Bayrou dit niet - © Economie Matin
1 801,80 eurosLe SMIC est actuellement de 1 801,80 euros brut par mois.

Le Parti socialiste, sous la houlette de son Premier secrétaire Olivier Faure, demandait une hausse de 14,26 euros bruts par mois du SMIC – soit 47 centimes par jour – pour un salarié à plein temps. Pourtant, soutenue par le ministre de l'Économie Éric Lombard, cette proposition a été refusée par Matignon et l'Élysée.

Bayrou dit non à la revalorisation du SMIC en juillet

Pourquoi François Bayrou a-t-il refusé la revalorisation du SMIC de juillet 2025 demandé par le PS ? Pour Matignon, une hausse du SMIC, même de 1 %  aurait provoqué davantage d'effets négatifs que positifs. Stéphane Carcillo, président du groupe d’experts indépendants sur le salaire minimum, a souscrit à la justification du Premier ministre auprès des Échos : « Une hausse du SMIC entraînerait trop de conséquences négatives : tassement des grilles salariales, perte de recettes pour la Sécurité sociale, hausse de la masse salariale de la fonction publique, sans oublier des suppressions d'emplois, au moment où le nombre de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à France Travail augmente très fortement. »

Une analyse qui a visiblement été à l'origine de la décision du Premier ministre François Bayrou, qui a maintenu son veto, malgré le soutien à cette hausse exprimé par Éric Lombard, ministre de l’Économie. De 1 801,80 euros brut par mois depuis novembre 2024, la revalorisation de 1 % demandé pour juillet 2025, qui concernait 2,7 millions de travailleurs, aurait fait passer le SMIC à 1 819,82 euros brut.

Une motion de censure à venir ?

Le Parti socialiste, par la voix d’Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, espérait obtenir cette revalorisation, ainsi que celle de certaines aides de la CAF et de la MSA (prime d'activité) en échange d’un soutien au gouvernement sur le budget. Mais Matignon a tranché contre, fermant de facto la porte à toute négociation.Face à cette fin de non-recevoir, l’opposition a vivement réagi. Manuel Bompard, député de La France Insoumise, a dénoncé ce choix sur Twitter : « Même une hausse du SMIC de 1 %, c’est trop pour le gouvernement Bayrou. Il est temps de revenir à la maison et de voter la censure. »

La tension monte entre le chef du gouvernement fraîchement nommé et ceux qui auraient pu être ses potentiels alliés (de circonstance) parmi les forces du Nouveau Front Populaire pour faire adopter le budget de 2025 qui passe actuellement en commission mixte paritaire. Le Premier ministre, en effet, a provoqué un véritable tollé allant de la gauche de l'échiquier jusqu'au camp présidentiel lors de son intervention du 27 janvier 2025 sur LCI au sujet de la problématique de l'immigration à Mayotte : « Dès l'instant que vous avez le sentiment d'une submersion, il y a rejet. En France, on s'en approche. » (...) Je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu'ils ne dépassent pas une proportion. » La menace d'une motion de censure repart de plus belle. Placé sur un siège éjectable, Premier ministre fera-t-il face à sa première motion de censure dans les prochains jours ?

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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