Stationner à Paris coûte désormais cher, même avec une voiture électrique. Paul Belmondo, ex-pilote automobile et figure médiatique, en a fait l’amère expérience en payant 12,50 € de l’heure pour sa R5 électrique. Sa réaction, postée sur les réseaux sociaux, vise directement Anne Hidalgo et relance le débat sur la politique de stationnement de la capitale.
Stationnement à Paris : Paul Belmondo règle ses comptes avec la mairie
By
Last modified on 20 novembre 2025 15h39
Paul Belmondo n’a pas seulement enclenché la marche arrière de sa R5 électrique, il a aussi enclenché une belle polémique en dénonçant sur les réseaux sociaux le prix du stationnement à Paris, après avoir dû payer 12,50 € de l’heure pour garer sa R5 électrique. Une facture salée pour un véhicule censé bénéficier du tapis rouge tarifaire… ou du moins du stationnement gratuit. Un message bien piquant adressé à la mairie d’Anne Hidalgo, dont la réforme de février 2024, déjà largement critiquée, essuie une nouvelle salve de critiques.
Le cri du cœur de Paul Belmondo face au prix du stationnement à Paris
Mardi 18 novembre, Paul Belmondo a publié une courte vidéo qui a rapidement suscité de nombreuses réactions. Le fils du célèbre acteur Jean-Paul Belmondo s’adresse directement à la mairie en ces termes : « Petit message pour la mairie de Paris. J’ai acheté un véhicule électrique. Une R5, vous savez, une petite voiture… Elle pèse 1 tonne 950. Je viens de payer le stationnement : 12,50 € de l’heure… Ça me fait mal au cul. Merci et vive la mairie de Paris, continuez Hidalgo ».
Ce montant élevé, généralement réservé aux véhicules thermiques ou lourds, surprend d’autant plus qu’il concerne un véhicule censé bénéficier de la gratuité. Le tarif mentionné correspond au barème « visiteur lourd » appliqué dans les arrondissements périphériques, qui s’élève à 12 € de l’heure selon la grille municipale. Le choix de s’en prendre directement à Anne Hidalgo n’est pas anodin. La maire de Paris, à l’origine de nombreuses réformes écologiques, est déjà critiquée pour la complexité de sa politique de stationnement et les effets pervers constatés sur le terrain.
Voir cette publication sur Instagram
Politique officielle : la gratuité pour les véhicules électriques légers
La réglementation municipale, mise à jour au 1er octobre 2024, est pourtant claire. Elle indique que les véhicules 100 % électriques dont le poids est inférieur ou égal à 2 tonnes bénéficient d’un stationnement gratuit en voirie, sur l’ensemble du territoire parisien. Le site de la Ville précise même : « Avec un véhicule léger basse émission ou électrique : stationner gratuitement sur tous les emplacements payants dans Paris (bois compris) sans condition de durée et de disque ».
Depuis la réforme votée le 4 février 2024, les véhicules électriques de plus de 2 tonnes ne sont plus éligibles à cet avantage. Pour ceux-ci, un tarif dissuasif s’applique : 18 €/h dans les arrondissements centraux, 12 €/h dans les autres. Cette mesure visait notamment les SUV et utilitaires lourds, dans un objectif de désengorgement urbain et de justice écologique. Dans ce cadre, si la R5 de Paul Belmondo respecte bien le seuil de 2 000 kg, elle aurait dû être exonérée de toute redevance. Une question se pose donc : la voiture est-elle considérée comme trop lourde, ou y a-t-il eu une erreur d’identification ?
La R5 électrique de Belmondo pèse-t-elle vraiment trop lourd ?
Pour comprendre cette discordance, il faut s’attarder sur les caractéristiques du véhicule. Selon le site spécialisé Automobile Propre, la Renault 5 électrique pèse entre 1 353 kg et 1 460 kg en ordre de marche, selon la version choisie. Paul Belmondo affirme, lui, un poids de « 1 tonne 950 », sans préciser s’il s’agit d’un chiffre issu de la carte grise, ou d’une estimation personnelle. Cette déclaration interroge, car même la version la plus équipée de la R5 reste largement en dessous du seuil fatidique des 2 tonnes. Une hypothèse serait que la mairie se base sur une donnée erronée ou mal interprétée, ou que l’immatriculation du véhicule est associée à une masse supérieure du fait d’équipements particuliers.
En effet, depuis octobre 2024, la mairie s’appuie sur le Système d’Immatriculation des Véhicules (SIV) pour appliquer automatiquement la gratuité ou la tarification. Le principe est simple comme le rapporte Numerama : « Le système de contrôle identifiera automatiquement votre véhicule comme éligible à la gratuité du stationnement et cette dernière vous sera appliquée sans formalité de votre part ». Dans le cas de Paul Belmondo, deux explications sont envisageables : soit son véhicule a été mal référencé dans la base de données SIV, soit il a été victime d’un dysfonctionnement ponctuel du système de tarification.
Un cas emblématique d’un stationnement parisien sous tension
Cette affaire illustre les limites d’un système automatique qui se veut équitable mais qui, dans les faits, peut engendrer des incohérences. L’objectif écologique affiché par la Ville de Paris semble perdre en crédibilité dès lors que même les conducteurs de véhicules propres se voient pénalisés. Pour Paul Belmondo, comme pour d’autres, c’est toute la logique de la politique municipale qui est remise en question.
Il ne s’agit plus seulement de garer une voiture, mais de faire valoir un droit théoriquement acquis. Dans un contexte où Paris multiplie les restrictions pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, ces défaillances sont de moins en moins tolérées par les usagers.