Sulfateuse à PV : le cauchemar des automobilistes a ses failles 

Elles rôdent dans toutes les grandes villes, traquent sans relâche les contrevenants, scannent les plaques sans cligner des yeux. Mais derrière leur redoutable efficacité, les fameuses sulfateuses à PV cachent quelques failles inattendues. Et ces angles morts peuvent tout changer.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
By Grégoire Hernandez Published on 19 juin 2025 8h52
sulfateuse-a-pv-automobilistes-failles-stationnement-code-de-la-route
Sulfateuse à PV : le cauchemar des automobilistes a ses failles  - © Economie Matin
225 EUROSÀ Paris, ces amendes oscillent entre 25 euros pour un deux-roues en zone extérieure et 225 euros pour un véhicule lourd dans les arrondissements centraux.

Elles font trembler les automobilistes, mais elles ne voient pas tout. En réalité, ces machines à verbaliser ne peuvent agir que dans des cas bien précis. Et certains conducteurs en profitent.

Sulfateuses à PV : des voitures intelligentes… mais pas tout-terrain

La sulfateuse à PV, ou voiture équipée du système LAPI (Lecture Automatisée des Plaques d’Immatriculation), a révolutionné le contrôle du stationnement en surface. Gérée par des prestataires municipaux, bardée de caméras et connectée à une base de données, cette voiture sillonne les rues à basse vitesse. Elle détecte les plaques d’immatriculation, vérifie le paiement et déclenche, en cas d’infraction, un FPS (Forfait Post-Stationnement).
À Paris, ces amendes oscillent entre 25 euros pour un deux-roues en zone extérieure et 225 euros pour un véhicule lourd dans les arrondissements centraux. Au Havre, une Peugeot e-208 électrique circule depuis le 11 juin 2025 pour la même mission. 

Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, la sulfateuse à PV n’est pas toute-puissante. Son champ d’action est limité. Très limité, même.
Elle ne peut verbaliser que le défaut de paiement sur les places de stationnement matérialisées. Autrement dit, elle est incapable de sanctionner les voitures garées en double file, devant une sortie de garage ou sur une zone de livraison. Pourquoi ? Parce que son système repose intégralement sur la géolocalisation des places officielles. Tout véhicule mal stationné hors de ces emplacements échappe à son contrôle.
Autre faille : elle ne traite aucune infraction du Code de la route. Excès de vitesse, stop grillé ou stationnement gênant ne relèvent pas de son ressort. Seul un agent verbalisateur, à pied, peut dresser une amende dans ces cas-là.

Pas de PV automatique : la validation reste humaine

Autre idée reçue : non, le PV n’est pas émis immédiatement après le passage du véhicule. Une fois la plaque détectée, un agent assermenté analyse les clichés et valide, ou non, l’infraction. Un garde-fou nécessaire pour éviter les erreurs dues à une géolocalisation imprécise ou à un paiement récent non encore intégré au système.
Comme le rappelle la Ville du Havre : « Le nouveau service est entièrement opéré en régie par le service Stationnement, qui garde la maîtrise totale du dispositif ». Les images sont traitées dans le respect des normes de la CNIL, les visages floutés, les plaques conservées de manière encadrée.

Certaines catégories de conducteurs sont exonérées : les titulaires d’un abonnement résident, les professionnels identifiés, les véhicules 100 % électriques affichant la vignette Crit’Air verte, ou encore les personnes porteuses de la carte mobilité inclusion (CMI-S). Mais encore faut-il respecter les règles à la lettre : vignette bien visible, carte posée derrière le pare-brise. Le moindre oubli peut coûter cher.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin de 2023 à 2025.

No comment on «Sulfateuse à PV : le cauchemar des automobilistes a ses failles »

Leave a comment

* Required fields