Les députés envisagent d’élargir la taxe sur les transactions financières (TTF) pour inclure les opérations intraday — ces spéculations ultra-rapides qui se font dans la même journée — alors même que le taux resterait à 0,4%, sans augmentation supplémentaire.
Bourse : une nouvelle taxe sur la spéculation journalière

Taxe sur les transactions financières : les députés souhaitent élargir son assiette
La taxe sur les transactions financières (TTF) est de nouveau sur le devant de la scène. En 2025, son taux a déjà été relevé de 0,3% à 0,4%. Mais aujourd’hui, des députés veulent aller plus loin, visant les « spéculations ultrarapides » intrajournalières, afin d’élargir l’assiette de la taxe.
Pour rappel, la taxe sur les transactions financières vise principalement les achats d’actions de grandes entreprises françaises (dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d'euros). Elle s’applique quand il y a transfert de propriété : c’est-à-dire lors de l’achat d’actions au comptant, pas lors d’achats à crédit ou d’options. Le calcul se base sur la position nette acheteuse à la fin de la journée : on multiplie le nombre d’actions achetées moins celles vendues par le cours moyen d’achat, puis on applique le taux. Actuellement, les actions de 121 sociétés sont concernées, essentiellement des entreprises françaises cotées, avec un seuil de capitalisation et de siège social.
La taxe sur les transactions financières devrait rapporter 2,5 milliards d’euros en 2025
Grâce à la TTF, l’État devrait récolter 2,5 milliards d’euros en 2025, contre environ 2 milliards en 2024, après le relèvement du taux. Pourtant, certaines opérations échappent à la taxe : les achats-ventes intrajournaliers (achats et reventes le même jour) ne sont pas pris en compte — car la position nette est calculée à la clôture. De même, les opérations à terme (par exemple les contrats d’option, ou certains achats à crédit) ne sont pas taxées. Des ONG (Action Santé Mondiale, Oxfam) dénoncent un manque à gagner de 1 à 3 milliards d'euros par an, précisément à cause de ces « failles » liées au trading intrajournalier.
Des députés proposent aujourd’hui d’élargir la TTF pour inclure les opérations intraday, ces « spéculations ultrarapides » qui se font sur une journée. L’idée : taxer ces mouvements, tout en conservant le taux à 0,4%, donc sans aggraver la charge fiscale brute. Ce projet de réforme vise à capter des recettes jusque-là non taxées, sans recourir à une augmentation du taux, ce qui limiterait les critiques sur la « ponction trop lourde » pour les investisseurs traditionnels. Certains amendements, toutefois, évoquaient une hausse du taux à 0,5%, mais ceux-ci n’ont pas été retenus pour le moment.
