Technologies, dépenses et durabilité : 2025 marquera-t-elle un tournant décisif ?

L’année 2024 a été marquée par de nombreuses incertitudes. Sur le plan géopolitique, divers conflits et tensions régionales ont intensifié les préoccupations internationales. Sur le plan économique, l’inflation persistante, les fluctuations des marchés financiers et la gestion des dettes publiques ont maintenu un climat de méfiance parmi les investisseurs et les décideurs.

Patrick Smith Pure Storage
Par Patrick Smith Publié le 18 janvier 2025 à 9h00
Industrie
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Les défis environnementaux, notamment les phénomènes climatiques imprévus et les exigences croissantes de la transition énergétique, ont également contribué à l'incertitude. Enfin, les progrès rapides dans les technologies émergentes et l'augmentation des cybermenaces ont intensifié les préoccupations liées à la sécurité numérique, rendant l'adaptabilité et la résilience indispensables.

Avec autant d’incertitudes passées, l'année 2025 s'annonce comme un point de bascule, où technologies émergentes, pressions économiques et impératifs de durabilité redéfiniront les priorités stratégiques des entreprises. Au cours des douze prochains mois, elles devront redéfinir leurs priorités afin de s'adapter à un environnement en constante mutation. Le secteur technologique, en particulier, connaîtra des transformations importantes, avec une sélection plus rigoureuse des projets liés aux nouvelles technologies, marquant la fin d'une phase d'investissements effrénés et ouvrant la voie à une croissance plus structurée et durable.

Les dépenses devraient connaître une forte accélération en 2025

L’année 2024, marquée par des élections dans de nombreux pays, a engendré une grande incertitude sur la scène internationale. Les décisions cruciales portant sur des enjeux tels que la dette mondiale, les politiques publiques et les investissements dans le secteur public ont été reportées, en attendant des orientations claires des nouveaux gouvernements. En 2025, cette demande latente en matière de dépenses dans divers secteurs commencera à se concrétiser.

À l’échelle nationale, les discussions se concentreront sur l’équilibre entre la gestion de la dette mondiale et les investissements nécessaires dans les infrastructures. L’année sera rythmée par ces débats, alors que les nouveaux gouvernements chercheront à déployer leurs stratégies, à consolider leurs secteurs publics et à stimuler les investissements privés.

Les projets d’intelligence artificielle feront l’objet d’une sélection plus rigoureuse

En 2025, les entreprises adopteront une approche plus sélective pour leurs projets d’IA, marquant la fin de l’engouement incontrôlé des premières années post-ChatGPT. La rationalisation des dépenses s'imposera, anticipant une éventuelle lassitude face à cette frénésie technologique et faisant face à une pression accrue pour démontrer un véritable retour sur investissement. Les solutions d'IA génériques perdront en popularité au profit d’approches plus ciblées, comme la méthode RAG, qui combine personnalisation standardisée améliorant les résultats tout en limitant les risques telles que les hallucinations. Cette stratégie offrira des bénéfices concrets en précision et en efficacité, évitant l’entraînement coûteux de modèles sur mesure.

Les objectifs de durabilité seront sous pression face à l’essor de l’IA et des nouveaux datacenters

La hausse de la demande en IA et en stockage remet en question les objectifs de durabilité, avec une consommation énergétique accrue reléguant temporairement cette enjeux de réduction énergétique au second plan. Toutefois, la durabilité revient parmi les priorités stratégiques, incitant les entreprises à renforcer leurs pratiques. Avec plusieurs points clés à considérer : la transition énergétique et les différentes stratégies incluant l'énergie nucléaire pour les datacenters, seront au cœur des débats. La méthode de l'impact Accounting analysant les enjeux environnementaux et les coûts associés, deviendra un standard dans la gestion des entreprises. Enfin, la construction de nouveaux datacenters, notamment pour répondre aux exigences du Cloud souverain, soulèvera des questions sur l'alimentation énergétique et la compatibilité avec les objectifs de durabilité.

Le cloud a-t-il atteint son apogée ?

L’adoption du cloud est désormais perçue avec un regard plus pragmatique. Entre les contraintes réglementaires croissantes, une meilleure prise de conscience de ses limites, la pression exercée par les coûts qui encouragent une réinternalisation, et les restrictions géographiques, l’année 2025 pourrait bien marquer le point culminant dans l’adoption de cette technologie.

Du point de vue réglementaire, l’entrée en vigueur de DORA début 2025 exigera des fournisseurs cloud des tests rigoureux et de partager des plans de résilience aux régulateurs pour prouver leur conformité. Les hyperscalers devront également assumer une responsabilité renforcée notamment dans le secteur financier, sous peine de non-conformité.

Par ailleurs, l’impact de l’acquisition de VMware par Broadcom continuera d’influencer le marché. En 2025, il sera déterminant de voir si les clients adoptent cette nouvelle dynamique ou se tournent vers des solutions alternatives. De nombreuses entreprises explorent encore les options disponibles, évaluant leur efficacité et leur adéquation à leurs besoins. 2025 sera une année clé pour ajuster les stratégies.

En somme, 2025 s’imposera comme une année charnière où innovation, résilience et durabilité devront s’équilibrer pour permettre aux entreprises de relever les défis tout en saisissant les opportunités d’un monde en mutation. Les organisations capables de naviguer dans cet environnement complexe seront celles capables d’avancer avec succès.

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Patrick Smith Pure Storage

Field CTO, EMEA, Pure Storage

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