Un rapport parlementaire dévoilé le 11 septembre 2025 propose d’interdire TikTok et les autres réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Ses auteurs alertent sur des risques psychologiques majeurs pour les mineurs et plaident pour des mesures radicales, dont un couvre-feu numérique pour les adolescents plus âgés.
TikTok interdit aux moins de 15 ans ? C’est ce que préconise ce rapport

Le rapport d’une commission d’enquête parlementaire, rendu public le 11 septembre 2025, met directement en cause TikTok et ses effets délétères sur les jeunes. Après plusieurs mois d’auditions et d’analyses, les députés proposent l’interdiction de TikTok pour les moins de 15 ans. Ils avancent que la santé mentale, le sommeil et la sécurité des mineurs nécessitent une réponse politique forte face aux réseaux sociaux.
L'impact violent de Tik tok sur les mineurs
La commission d’enquête a travaillé pendant six mois, organisant 178 auditions et recueillant plus de 30 000 contributions citoyennes. Ses conclusions dressent un constat alarmant : selon les députés, TikTok expose les enfants à des contenus violents, anxiogènes ou morbides, souvent amplifiés par l’algorithme. Le phénomène du scroll infini maintient les jeunes connectés bien au-delà du raisonnable.
Les chiffres sont éloquents : 64 % des 12-15 ans déclarent consulter TikTok au moins une fois par jour, et le temps d’écran moyen atteint 1 h 30 quotidienne. Ces usages intensifs, explique le rapport, sont associés à une dégradation mesurable de la santé mentale, avec une corrélation particulière pour les adolescentes. Les auteurs estiment que la plateforme exerce une « emprise algorithmique » et que les mineurs se retrouvent piégés dans un flux constant de contenus sans garde-fous suffisants.
Interdiction de TikTok aux moins de 15 ans : une mesure phare
Parmi les 43 recommandations, l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans est la plus radicale. Les députés précisent que cette règle exclurait les messageries simples, jugées utiles aux échanges familiaux ou scolaires. Pour les jeunes de 15 à 18 ans, le rapport propose un couvre-feu numérique, interdisant l’accès à TikTok et aux autres réseaux entre 22 heures et 8 heures.
D’autres mesures structurantes accompagnent ces restrictions : un contrôle renforcé de l’âge des utilisateurs, une responsabilisation accrue des plateformes sur leurs algorithmes et l’encadrement de fonctionnalités comme le scroll infini. Le rapport suggère également d’interdire l’usage du smartphone dans les établissements scolaires, y compris au lycée. Enfin, une nouvelle incrimination, qualifiée de « négligence numérique », pourrait sanctionner les parents qui manqueraient gravement à leur devoir de surveillance.
Pourquoi cibler les moins de 15 ans
Les députés justifient l’âge de 15 ans par des raisons scientifiques et sociales. Le cerveau des enfants, rappellent-ils, est encore en développement, particulièrement dans les zones liées à la régulation des émotions et au contrôle des impulsions. L’exposition continue à TikTok augmenterait les troubles du sommeil, l’anxiété et la dépendance.
Ils soulignent aussi l’absence de transparence de TikTok sur sa modération et sur la gestion des données. « L’entreprise exploite les vulnérabilités de la jeunesse et ne prend pas la mesure des risques », affirme un extrait du rapport cité par France Info. Les auteurs invoquent le principe de précaution : face à une menace potentielle pour des millions de mineurs, il vaut mieux limiter préventivement l’accès.
Faisabilité et obstacles d’une interdiction de TikTok
La question de la faisabilité demeure centrale. Juridiquement, une interdiction pour les moins de 15 ans pourrait entrer en conflit avec le droit européen, notamment en matière de libre prestation de services numériques. La mise en œuvre nécessiterait donc une coordination avec les institutions de l’Union européenne.
D’un point de vue technique, la vérification de l’âge reste un défi majeur. Les députés évoquent des solutions renforcées, mais reconnaissent qu’aucun système n’est infaillible. Sur le plan social, l’acceptabilité d’un tel encadrement est incertaine : certains parents saluent la mesure, tandis que d’autres redoutent une perte de liberté et des tensions dans l’éducation. Les plateformes, de leur côté, pourraient opposer des résistances, invoquant le coût des mesures de contrôle et la défense des libertés numériques.
Le rapport demande aux parents de prendre leurs responsabilités
Si ces recommandations étaient appliquées, le quotidien des parents et des adolescents en serait profondément transformé. Les enfants de moins de 15 ans ne pourraient plus créer de compte TikTok ni accéder légalement aux réseaux sociaux. Les plus âgés verraient leur usage limité dans le temps, notamment la nuit.
Pour les parents, la loi renforcerait leur responsabilité. Le rapport insiste sur la nécessité d’une éducation numérique active, où les adultes accompagnent leurs enfants dans la gestion de leurs écrans. L’enjeu dépasse TikTok : il s’agit de repenser la place des réseaux sociaux dans la vie des jeunes générations et d’imposer aux plateformes un cadre plus protecteur.
TikTok, cause ou moyen d'observation ?
Il reste à savoir si Tik tok est bien la cause de la violence de plus en plus répandue, ou s'il n'en est que la manifestation. D'autres facteurs, comme l'environnement familial, culturel, politique ou religieux, le décrochage scolaire ou le niveau de vie, peuvent également être un terreau favorable ou défavorable pour le développement de la violence.
On peut en observer un exemple en ce moment. Mercredi 10 septembre avait lieu un festival à l'Université de la vallée de l'Utah, aux Etats-Unis. Charlie Kirk, militant conservateur connu pour mettre en difficulté l'extrême-gauche par ses arguments politiques, y animait un débat. Un terroriste d'extrême-gauche a profité de cet événement en plein air pour l'assassiner par balle. Par la suite, de nombreuses personnes se sont réjouies de ce meurtre sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. Il reste à déterminer si ce réseau social a fait naître ou grandir la violence chez ces jeunes, ou s'il n'a été qu'un moyen de la diffuser.
