Tourisme mondial : Paris classée 5ᵉ ville la plus sale selon une étude internationale

Alors qu’elle attire chaque année des millions de visiteurs venus admirer ses monuments, ses musées et son art de vivre, Paris est aujourd’hui sous le feu des projecteurs pour une tout autre raison. Une étude récente de la société américaine Radical Storage classe la capitale française parmi les cinq villes touristiques les plus sales du monde. Une révélation qui, au-delà du symbole, pose question sur l’entretien urbain des métropoles les plus visitées.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Last modified on 3 décembre 2025 15h31
Tourisme mondial : Paris classée 5ᵉ ville la plus sale selon une étude internationale
Tourisme mondial : Paris classée 5ᵉ ville la plus sale selon une étude internationale - © Economie Matin

Une méthodologie fondée sur les avis Google

L’étude, rendue publique fin novembre 2025, repose sur l’analyse d’environ 70 000 avis publiés en anglais sur Google. Ces commentaires concernent les dix attractions touristiques les plus fréquentées dans 100 grandes villes issues du classement “Top 100 City Destinations” établi par Euromonitor. Le critère retenu ? La présence de termes liés à la saleté dans les retours des internautes, comme "dirty" ou "clean". Selon Radical Storage, cette approche permettrait d’identifier les destinations qui souffrent d’une image négative en matière d’hygiène urbaine.

Paris figure ainsi à la cinquième place de ce classement, avec 28,2 % des avis examinés faisant mention de problèmes de propreté dans les zones touristiques. Le podium, quant à lui, est occupé par Budapest en tête (37,9 %), suivie de Rome (35,7 %) et de Las Vegas (31 % environ). Florence arrive quatrième avec un taux proche de 29,6 %. En résumé, toutes les villes du top 5 dépassent le seuil d’un quart d’avis négatifs sur la propreté.

L’image de la ville écornée par l’expérience touristique

Cette place peu flatteuse dans le classement a provoqué des réactions contrastées, notamment du côté des Parisiens et des éboueurs habitués aux critiques venues de l’extérieur. Ludovic Franceschet, éboueur à Paris, se confie ainsi sur LCI, dans des propos repris sur TF1 Info : « C'est quand même dingue, on ne vit pas dans une décharge. Ce sont les gens qui sont dégueulasses et c'est nous qui en souffrons, qui subissons les pots cassés ». Ce constat subjectif rejoint une réalité plus large. Paris, comme d'autres capitales très touristiques, subit une pression constante sur ses infrastructures. Les zones les plus fréquentées (Tour Eiffel, Montmartre, Notre-Dame, Champs-Élysées) concentrent les flux de visiteurs, ce qui complique leur entretien régulier.

Le passage incessant, l’absorption de millions de touristes et les contraintes budgétaires locales peuvent rapidement entraîner une dégradation visible de l’environnement immédiat. Pourtant, Paris ne manque pas d’efforts en matière de nettoyage. D’après les données municipales disponibles, la ville consacre plusieurs centaines de millions d’euros par an à la propreté et emploie des milliers d’agents. Mais selon l’étude, la perception des visiteurs est souvent influencée par des éléments ponctuels : présence de déchets au sol, poubelles débordantes, tags ou mauvaise odeur dans les transports. Ces détails peuvent suffire à altérer une impression globale.

Une perception biaisée ou révélatrice d’un malaise ?

Le classement de Radical Storage soulève une question délicate : dans quelle mesure une ville peut-elle être jugée "sale" à partir d’avis en ligne ? D’une part, cette méthode exclut les avis rédigés dans d’autres langues, ce qui crée un biais linguistique. Seuls les commentaires rédigés en anglais ont été analysés, comme le précise Le Figaro. D’autre part, les critères ne sont pas définis avec précision. Aucun distinguo n’est fait entre propreté des rues, état des toilettes publiques, odeurs, présence de rats ou autres indicateurs plus objectifs. Mais malgré ces limites, le classement met en lumière une réalité que les pouvoirs publics ne peuvent ignorer.

L’image internationale de Paris, encore auréolée de glamour, souffre d’un contraste saisissant avec certaines zones visitées, perçues comme négligées. Ce décalage entre image projetée et réalité vécue devient un enjeu stratégique, notamment à l’approche de grands événements comme les Jeux Olympiques de 2024, pour lesquels de nombreuses initiatives avaient pourtant été lancées. Dans ce contexte, plusieurs experts en urbanisme appellent à une lecture nuancée. Si la perception de la saleté est amplifiée par la densité touristique, elle reflète aussi une forme de saturation urbaine que connaissent d’autres villes très visitées comme Rome ou Las Vegas, elles aussi épinglées dans ce rapport.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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