TPE : seul 1 dirigeant sur 4 croit encore à la croissance

Les très petites entreprises (TPE), qui forment le socle de l’économie française, affichent des perspectives pour le moins sombres en 2025.

Ade Costume Droit
Par Adélaïde Motte Publié le 22 janvier 2025 à 16h00
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TPE : seul 1 dirigeant sur 4 croit encore à la croissance - © Economie Matin

Le 22 janvier 2025, le 78ᵉ baromètre de conjoncture des TPE, publié par Fiducial en partenariat avec l’IFOP, met en lumière une réalité inquiétante : seuls 25 % des dirigeants de ces petites structures envisagent une croissance de leur activité en 2025.

Confiance économique en berne : un contexte difficile pour les TPE

D’après les données collectées entre le 9 décembre 2024 et le 3 janvier 2025, 85 % des dirigeants de TPE affichent un pessimisme record vis-à-vis du climat général des affaires. Cette proportion, la plus élevée depuis 2014, traduit une défiance généralisée envers les institutions. Seuls 17 % des chefs d’entreprise font confiance aux mesures économiques du gouvernement en place, une chute de 14 points par rapport au trimestre précédent​.

Le pessimisme ambiant s’explique par une conjonction de facteurs économiques et politiques. En premier lieu, l’instabilité politique de la fin de l’année 2024, marquée par la transition entre Michel Barnier et François Bayrou au poste de Premier ministre, a accentué les incertitudes. Par ailleurs, certains secteurs clés, comme l’industrie (90 % de dirigeants pessimistes) et le bâtiment et travaux publics (88 %), témoignent d’une inquiétude particulièrement marquée. Plus globalement, 82 % des chefs d’entreprise interrogés déclarent craindre pour l’avenir de la France, tandis que 85 % se disent préoccupés par la situation sociale et économique.

Cette défiance s’accompagne d’un repli sur l’emploi : seulement 16 % des dirigeants envisagent de recruter en 2025, et la moyenne des embauches prévues chute à 1,9 poste par entreprise. Ces tendances révèlent une perte de confiance généralisée, renforcée par le faible soutien perçu des institutions économiques et politiques​.

Quelles sont les causes de ce recul de la confiance ?

La fin de l’année 2024 a été marquée par des bouleversements institutionnels majeurs, notamment la transition entre Michel Barnier et François Bayrou au poste de Premier ministre. Bien que ce dernier ait suscité un léger regain d’espoir (20 % de confiance), la période d’incertitude a fortement pesé sur les perspectives économiques des entreprises​.

Le pessimisme des dirigeants de TPE atteint un niveau record, avec 85 % d’entre eux déclarant être inquiets du climat général des affaires, une proportion inégalée depuis 2014. Cette défiance généralisée s’accompagne d’une chute dramatique de la confiance dans les politiques économiques du gouvernement, qui ne recueille plus que 17 % d’approbation, en recul de 14 points par rapport au trimestre précédent. Les secteurs de l’industrie et du bâtiment et travaux publics se distinguent par des niveaux d’inquiétude particulièrement élevés, respectivement 90 % et 88 %.

Les perspectives pour 2025 : entre pragmatisme et résignation

Malgré ce tableau sombre, certains dirigeants conservent une vision réaliste et ajustée de leur avenir. Environ 38 % des chefs d’entreprise déclarent vouloir maintenir leur activité à son niveau actuel, citant l’incertitude économique comme principale raison (36 %), tandis que d’autres se disent satisfaits de leur taille actuelle (63 %)​.

Les inquiétudes des dirigeants de TPE dépassent largement le cadre de leur propre entreprise et englobent des problématiques plus larges. Ainsi, 86 % des dirigeants se disent préoccupés par l’économie française dans son ensemble, tandis que 85 % redoutent une détérioration de la situation sociale. Plus globalement, 82 % des répondants se déclarent inquiets pour l’avenir de la France, et 81 % s’inquiètent de son image à l’international.

Enfin, 79 % des dirigeants expriment des doutes quant au bon fonctionnement des institutions du pays. Ces inquiétudes reflètent un contexte d’incertitude généralisée qui pèse lourdement sur la confiance économique des petites entreprises​.

Le défi de la motivation entrepreneuriale

Un autre point soulevé par le baromètre Fiducial est l’érosion progressive de l’enthousiasme entrepreneurial. Si 71 % des dirigeants referaient le choix de l’entrepreneuriat, seuls 47 % en sont « certainement » convaincus, contre 56 % en 2010. Ce recul s’explique par des contraintes accrues et un environnement perçu comme hostile​.

Indicateur Décembre 2010 Décembre 2024 Variation (points)
Confiance envers le gouvernement 41 % 17 % -24
Optimisme pour le climat des affaires 31 % 15 % -16
Perspective de croissance propre 55 % 25 % -30

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Ade Costume Droit

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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