Le groupe Veolia franchit une nouvelle étape dans la transformation numérique de la gestion des déchets. En s’appuyant sur l’intelligence artificielle (IA), l’entreprise vise une optimisation fine du tri en milieu professionnel, ouvrant la voie à une revalorisation des matières collectées.
Veolia utilise l’intelligence artificielle pour améliorer le tri des déchets
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Last modified on 24 novembre 2025 12h33
3600Selon les données techniques avancées par Veolia, le robot Max AI® peut effectuer jusqu’à 3 600 gestes de tri par heure, soit une cadence largement supérieure à celle d’un opérateur humain.
Veolia a présenté le déploiement de sa toute dernière innovation en matière de collecte : des bennes dites « intelligentes », équipées de dispositifs d’analyse en temps réel. Cette annonce souligne comment Veolia, acteur majeur du secteur, intègre l’IA à ses opérations pour renforcer l’efficacité du tri des déchets. Ce virage technologique s’inscrit dans une dynamique de modernisation accélérée du traitement des déchets en France.
Une technologie embarquée pour un tri plus précis
Dans la région Auvergne‑Rhône‑Alpes, quatre premières bennes Veolia ont été équipées de capteurs intelligents. Ce dispositif combine une caméra de reconnaissance optique, développée avec la start‑up Lixo, et une IA propriétaire, permettant une caractérisation automatisée du contenu en quelques secondes. Ce système détecte « plus de trente familles de déchets », selon Lyon Mag, un saut qualitatif par rapport aux outils classiques. Ce progrès intervient dans un contexte de renforcement réglementaire.
Depuis le décret n° 2021‑1199, les entreprises sont tenues de produire un rapport annuel de caractérisation de leurs déchets. Cette obligation a poussé Veolia à repenser ses outils pour faciliter cette tâche à ses clients. Comme le rappelle Le Dauphiné libéré, cette solution technologique permet d’accéder en temps réel à la composition des déchets déposés, réduisant ainsi les marges d’erreur et favorisant un tri en amont plus rigoureux.
Veolia généralise sa technologie avec 40 bennes intelligentes sur tout le territoire
Ce projet pilote n’a pas vocation à rester local. Veolia prévoit l’installation de 40 bennes intelligentes dans l’ensemble du territoire national. D’après les chiffres publiés par l’entreprise dans un communiqué daté du 9 octobre 2025, ce réseau desservira « plus de 12 000 clients professionnels », répartis sur tout le territoire. Dans la région toulousaine, trois bennes de ce type sont déjà opérationnelles, comme le signale La Dépêche du Midi.
L’objectif affiché est double : optimiser les flux de tri à la source, tout en garantissant une valorisation accrue des matières collectées. Ces innovations s’accompagnent aussi d’un avantage économique. En facilitant l’identification et la séparation des déchets recyclables, les coûts de traitement diminuent et la valeur des matières récupérées augmente. Un atout stratégique pour les entreprises soucieuses de leur empreinte environnementale, mais aussi de leur budget.
L’IA, levier environnemental et industriel
L’intelligence artificielle appliquée au tri ne constitue pas une nouveauté chez Veolia. Le groupe utilise déjà des robots de tri automatisé dans ses centres industriels. À titre d’exemple, le robot Max AI® atteint « 3 600 gestes de tri par heure », contre « 2 200 pour un agent humain », selon les chiffres officiels de Veolia publiés sur son site. L’intégration de l’IA dans les bennes de collecte constitue donc une extension logique de cette stratégie d’automatisation. Pour Marc‑Olivier Houel, directeur général de Veolia Recyclage & Valorisation France, cette initiative répond à une ambition claire : « Avec cette première pour les entreprises en France, nous plaçons l’intelligence artificielle au service d’un enjeu essentiel : optimiser le tri pour favoriser le recyclage », déclaration relayée dans le communiqué officiel du 9 octobre 2025.
Cette vision s’inscrit dans un modèle d’économie circulaire, où chaque déchet bien trié devient potentiellement une ressource. À terme, ces technologies pourraient nourrir de nouvelles dynamiques industrielles, en fournissant des matières premières secondaires mieux identifiées et de meilleure qualité aux filières de recyclage. Selon CNER, cette approche permettrait de renforcer la compétitivité des territoires, tout en réduisant les volumes de déchets non valorisables.