La recharge à domicile restera le pilier du déploiement mondial des infrastructures d’ici 2040 : l’étude de Wood Mackenzie annonce 206,6 millions de ports, un marché annuel de 300 milliards de dollars et un bond de l’efficacité des réseaux publics, avec un ratio VE/borne qui s’étire nettement.
Voiture électrique : plus de 200 millions de points de recharge en 2040 ?
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Published on 20 août 2025 8h30
14%Aux Etats-Unis, le nombre de bornes de recharge devrait grimper de 14% par an.
Le 18 août 2025, Wood Mackenzie a publié une étude prospective sur l’infrastructure mondiale de recharge. Elle chiffre la trajectoire jusqu’en 2040 et place la recharge à domicile au cœur de l’équation, tant en volume qu’en valeur, en s’appuyant sur des dynamiques régionales différenciées et sur une montée en charge progressive des investissements.
Recharge à domicile et bornes publiques : l’architecture cible du marché
La recharge à domicile domine structurellement. L’étude annonce 133 millions de points résidentiels en 2040, soit près de deux tiers du total mondial, ce qui confirme la préférence des conducteurs pour une solution pratique, performante, et économiquement rationnelle, selon le communiqué du 18 août 2025. Cette projection suppose, par ailleurs, la poursuite d’une diffusion de la recharge à domicile dans l’habitat individuel, et, surtout, dans le multifamilial où subsistent des freins techniques et réglementaires, ce qui impose des politiques publiques cohérentes.
En parallèle, l’infrastructure publique progresse, mais elle évolue vers un usage plus intensif. « A mesure que l’utilisation des recharges publiques avance et que l’efficacité de l’infrastructure s’améliore, nous nous attendons à ce que le ratio voitures électriques/points de recharge publique augmente de 7,5 en 2025 à 14,2 en 2040 », précise Oliver McHugh. Autrement dit, la recharge à domicile absorbera le gros des besoins quotidiens, tandis que le public se concentrera davantage sur les trajets longs et la redondance urbaine, avec une densité ajustée et une planification mieux informée par les données.
Voiture électrique : plus de 200 millions de points de recharge en 2040
En chiffres, la montée en puissance est nette : 206,6 millions de ports en 2040, grâce à une croissance composée de 12,3 % entre 2026 et 2040 ; en valeur, les dépenses annuelles graviteraient autour de 300 milliards de dollars en 2040 après une hausse moyenne de 8 % par an. La recharge à domicile concentre donc l’essentiel des installations à venir.
Régionalement, l’Asie-Pacifique imprime le rythme, portée par la Chine et par l’Inde. La charge DC y avance à ~10 % par an de 2025 à 2040, pendant que les principaux postes de CAPEX atteignent 54 milliards de dollars pour le public L3 et 33 milliards de dollars pour le résidentiel L2 en 2040. Surtout, l’Inde illustre l’accélération attendue, avec un bond projeté de ~14 000 bornes rapides aujourd’hui à 1,1 million en 2040, ce qui suppose une organisation fine entre recharge à domicile et corridors de charge rapide, selon le communiqué du 18 août 2025.
Recharge à domicile et efficacité réseau : quelles implications pour les politiques publiques
Aux États-Unis, la croissance du DC public est soutenue (14 % par an), pour 475 000 ports et 3,3 Milliards de dollars de valeur annuelle en 2040 ; néanmoins, la recharge à domicile demeure l’ancrage principal des usages, ce qui appelle des incitations ciblées sur le résidentiel collectif et la rénovation électrique.
L’Europe affiche un cap similaire : 11,3 % par an sur les bornes publiques jusqu’en 2040, avec les DC à 13,7 %, tandis que le résidentiel atteindrait 57 millions de chargeurs AC, toujours selon Wood Mackenzie. Ici encore, la recharge à domicile exige des règles de pré-équipement et des schémas d’aide cohérents, notamment pour aligner copropriétés, bailleurs sociaux et réseaux.
Sur le plan opérationnel, l’augmentation du ratio VE/borne attendu à 14,2 en 2040 implique un dimensionnement plus fin des hubs et une supervision active des files d’attente. Mais cette expansion doit rester compatible avec la priorité donnée à la recharge à domicile, afin d’éviter un sous-emploi du public et de réduire les coûts système.