Le gaspillage des énergies renouvelables en France

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Par Ludovic Grangeon Modifié le 29 novembre 2022 à 9h15
France Energies Renouvelables Eolienne Electricite
3,9 %L'éolien n'a représenté que 3,9 % de la production électrique française en 2015.

Il est de bon ton de montrer systématiquement une éolienne à hélice comme symbole des énergies renouvelables, alors qu’elle en est le pire exemple.

La création d’une manne financière à base d’aide d’Etat aveugle et systématique a attiré dans ce secteur cabinets de défiscalisation, fonds de pension et avocats d’affaire pour exploiter à fond cette tirelire financée à perte par le contribuable, avec l'appui de nombreuses officines d'influence.

Cette avidité à court terme a exclu depuis dix ans toute recherche développement digne de ce nom pour privilégier des machines à bas coût, largement amorties. Les éoliennes de grande hauteur à hélice en sont le procédé le moins performant. Elles ne représentent que le plus faible pourcentage des énergies renouvelables en France. L'hydraulique est la force française sur ce point et représente environ 75 % de nos ressources. Une éolienne de 3 millions € ne dessert que l'équivalent d'un petit village et de façon aléatoire.

Hyundai annonce pour 2018 la commercialisation de véhicules électriques sans recharge, équipés de pile active à combustible d’une autonomie de 800 km avec évolution probable à 3000 km. L'Air Liquide, RWE, Michelin, ou Daimler Chrysler exploitent en révolution silencieuse des installations propres d’énergies renouvelables qui tournent toute l’année alors que nos éoliennes ne fournissent que 90 jours d’énergie par an à un tarif triple du marché. D'ailleurs, l'Observatoire des energies renouvelables nous apprend que l'Union Européenne a confirmé depuis Bruxelles que l'énergie éolienne française n'est plus prioritaire depuis 2016, et ne peut plus bénéficier de son système de financement privilégié, pour manque de performances. Les éoliennes urbaines modernes, silencieuses, intégrées, comme le stade olympique de Londres, ou Essen soulagent la facture de l'usager en soulageant sa consommation. A l'inverse,les opérations éoliennes en rase campagne aggravent la facture puisque leur production est facturée sur l'ensemble des usagers, qu'ils s'en servent ou non.

Début de prise de conscience en 2017 : chute de 13% de l'activité éolienne au premier semestre

Imposer de tels modèles d’éoliennes est aussi un gâchis écologique moins innocent qu’il n’y parait. Sous prétexte que le vent est gratuit, il n’y a aucune raison de le gaspiller et en plus de le rendre payant. Après les autoroutes à péage, voici maintenant le vent et le soleil à péage. 20% des terres agricoles impactées pour un résultat dérisoire de 4% d'électricité intermittente, et pendant seulement l'équivalent de 90 jours par an.

Une éolienne est loin d’être inoffensive comme on le prétend. Un professeur de mathématiques a eu la bonne idée de donner quelques exercices appliqués à ses élèves sur ce thème. On y apprend d’énormes surprises :

En une seconde, par vent très modéré, simplement 18 km/h, une seule éolienne déplace 38 tonnes d’air, soit 6 éléphants. L’équivalence de la masse d’air déplacée en une seule seconde par une éolienne est encore d’un gros semi remorque par seconde, soit deux fois plus qu’une grosse autoroute (Une autoroute à 2x3 voies n’absorbe que 0.5 semi remorque à la seconde en trafic intense). C’est aussi la comparaison avec un Airbus toutes les deux secondes pour une seule éolienne. (poids A320 = 60 tonnes). La ventilation produite par cette masse d’air a un impact jusqu’à 12 kilomètres (étude australienne Alfredson – Dahlberg 2009).

L’étude australienne a été déclenchée par une alerte accident aérien après qu’un avion a failli être plaqué au sol par les turbulences d’une éolienne. On comprend mieux le danger pour un avion, face à 200 tonnes de turbulences d'air par seconde, jusqu'à 12 et 14 km, dans le cas d'une ferme éolienne de 6 à 8 machines.. Il est curieux que ces impacts ne soient pas traités par les autorités, et on pense avec inquiétude aux nouveaux projets prévus en mer, dont les impacts sont encore plus forts sur la navigation maritime et aérienne.

On notera l’astuce des promoteurs éoliens à dire qu’une éolienne ne fait pas de bruit alors qu’elle émet un niveau sonore supérieur à 100 decibels, soit un avion au décollage. Simplement elle émet ce niveau au moment où la pale de 50 m passe devant le mât, ce qui donne un bruit de machine à laver et non une émission constante. L’astuce consiste à diviser ce bruit en une heure. Avec ce procédé, il ne passe aucun train sur le réseau ferré d’Ile de France, puisqu’un train ne passe que brièvement devant un immeuble.

Là est le gâchis d’énergies naturelles : pour un coût énorme d'investissement global de 3 millions €, à 18kmh de vent, (moyenne courante en France) l’éolienne ne fournit que l’énergie de faire tourner les machines à laver d’un seul village de 300 maisons, à condition de ne faire sa lessive qu'un jour sur cinq. Des études plus nombreuses sur l’écologie montrent que les vieilles éoliennes à hélice ont à leur tour une influence non négligeable sur le changement climatique par leur nombre important, comme le cite Energeek.

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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