Les recrutements compliqués devraient se multiplier en 2022

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 7 avril 2022 à 16h16
Recrutements Difficiles 2022 Enquete Pole Emploi
32,8%Quasiment un tiers (32,8%) des entreprises françaises prévoient de procéder à un recrutement en 2022.

Si les mouvements sur le marché du travail devraient s’intensifier en 2022, concurrence entre employeurs oblige, cette année devrait également être celle des recrutements compliqués, peut-on conclure à la lecture de la dernière enquête annuelle « Besoins en main d’œuvre », que vient de publier Pôle emploi.

La pénurie de candidats, raison principale des échecs de recrutement

Signe d’une concurrence accrue entre employeurs, en 2021, 46% des chefs d’entreprise ayant cherché à recruter déclaraient avoir rencontré des difficultés, contre 35% en 2020. Et tout porte à croire que ce pourcentage devrait encore croître en 2022. D’après la dernière enquête annuelle « Besoins en main d’œuvre » de Pôle emploi, les entreprises françaises prévoyaient fin 2021 de procéder à un peu plus de 3 millions de recrutements courant 2022. C’est 11,9% de plus qu’en 2021.

Le bilan de 2021 donne déjà un aperçu de la tendance à attendre. Si, parmi les chefs d'entreprise qui ont cherché à recruter en 2021, 66% ont réussi à recruter tous les postes pour lesquels ils avaient entrepris des démarches, 20% sont parvenus à recruter une partie des postes seulement et 11% n’ont pas réussi à recruter du tout. Parmi les chefs d’entreprise qui ne sont pas parvenus à recruter tous les postes qu’ils voulaient, 86% évoquaient une pénurie de candidats, 71% un profil inadéquat des candidats (manque d'expérience, de diplôme, de motivation, de compétences, de mobilité, absence de permis) et 33% la nature du poste proposé (horaires de travail, conditions générales d'exercice du métier : pénibilité, salaire,…).

Accepter des candidats moins expérimentés et moins diplômés, la piste privilégiée des recruteurs en difficulté

D’après la même enquête, pour améliorer leurs chances de recruter, 43% de ces chefs d’entreprise ont consacré plus de temps que prévu à recruter, 42% se sont résolus à recruter des apprentis ou des personnes en contrat de professionnalisation, 38% ont élargi leurs recherches en s'intéressant à des profils de candidats différents de ceux recherchés au départ (candidats moins qualifiés, moins expérimentés, plus jeunes,…), et 31% ont augmenté la rémunération proposée.

Parmi les chefs d’entreprise qui ont élargi leurs recherches, 78% ont accepté des candidats moins expérimentés que prévu, 71% ont accepté des candidats moins diplômés/moins qualifiés que prévu, 69% des candidats ayant des formations différentes que celles prévues, 33% des candidats venant de l'étranger et, enfin, 29% des candidats travaillant en intérim.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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