Un vol rocambolesque a coûté 350 000 € de bijoux de luxe à un couple voyageant en première classe dans un TGV.
350 000 euros de bijoux de luxe envolés, ce voyage en TGV tourne au cauchemar
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Published on 30 juillet 2025 16h00
Le dimanche 27 juillet 2025, à bord d’un TGV entre Aix-en-Provence et Paris, un couple franco-canadien a été victime d’un vol aussi discret que spectaculaire. La somme en jeu ? Pas moins de 350 000 euros de bijoux et objets de luxe. Un épisode insolite qui met en lumière les angles morts de la sécurité ferroviaire, y compris en première classe.
Un sac de luxe, des bijoux somptueux… et une négligence coupable
Le couple, composé d’Alexandra N., cheffe d’entreprise canadienne, et de son compagnon Aurélien P., voyageait en première classe. Dans leurs bagages, un sac Louis Vuitton rangé sous le siège de la voyageuse. À l’intérieur : une montre Rolex, un bracelet Cartier, un pendentif De Beers, une rivière d’émeraudes, des colliers en or, plusieurs bagues ornées de diamants, un portefeuille, ainsi qu’un petit sac Hermès.
Le montant total du préjudice est évalué à 350 000 euros. Tous ces biens étaient entreposés sans surveillance directe, dans un sac laissé hors de leur champ de vision.
Une opération parfaitement orchestrée
Le scénario du vol frôle l’invraisemblable, tant il fut exécuté sans bruit ni confrontation. Quelques minutes après le départ du TGV, alors que le wagon était peu fréquenté, un couple s’est installé juste derrière les victimes. Alexandra N. rapporte avoir senti quelque chose lui frôler la jambe, qu’elle a interprété comme un simple contact animal.
Ce qu’elle ignorait alors, c’est que le sac venait d’être ouvert, vidé de ses trésors, puis replacé soigneusement à sa place... Avec une erreur qui, si la victime avait été plus vigilante, aurait pu faire manquer le vol. Car si Alexandra N., sentant quelque chose le long de sa jambe, où se trouvait son sac, avait contrôlé la présence de ses bijoux, elle aurait pu interpeler les voleurs. Les malfaiteurs sont ensuite descendus en toute discrétion à l’arrêt suivant, en gare d’Avignon.
Un train, une alerte, trop tard
C’est une autre passagère, trouvant leur attitude étrange, qui a alerté la victime. Mais il était déjà trop tard. En découvrant son sac vidé, Alexandra N. comprend que l’irréparable a été commis. Le couple a immédiatement déposé plainte à son arrivée en gare de Lyon, à Paris.
Le préjudice, au-delà de sa dimension financière, est aussi émotionnel. Selon Aurélien P. : « Au-delà de la somme extrêmement importante, ma femme a un sentiment de tristesse extrême. C’est une vie de bijoux et de souvenirs qu’elle ne retrouvera jamais ».
Assurance absente, responsabilités floues
Mais la mésaventure ne s’arrête pas là. Selon le compagnon de la victime, aucune assurance ne couvre ce type de vol : « Aucune assurance ne nous couvre. Ce n’est pas un vol à l’arraché, il aurait fallu qu’on se fasse violenter ». Victimes d’un vol extrêmement bien exécuté, mais non violent, ils pourraient ne recevoir aucun remboursement.
D’où l’émergence d’un autre débat : la responsabilité de la SNCF. Aurélien P. estime que le transporteur devrait assumer une part de responsabilité : « Il se pourrait que la responsabilité de la SNCF soit engagée. Nous nous sentions en sécurité à bord d’un train, surtout en première classe ».
Enquête et surveillance en suspens
Les voleurs, s’ils ont disparu, ont toutefois été filmés par les caméras de vidéosurveillance en gare, et contrôlés à l’entrée du train. Leur identification reste donc envisageable, même s'ils auront probablement revendu l'ensemble des biens volés. Pour l’heure, la SNCF n’a pas souhaité commenter l’affaire. Aucun parquet – ni Paris, ni Avignon, ni Aix-en-Provence – n’a confirmé l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Ce vol, spectaculaire de par son montant et son exécution, met en lumière une forme d’insécurité inattendue dans les transports français. Le paradoxe est frappant : alors qu’on attend du service de première classe un niveau de sérénité supérieur, c’est précisément là que l’escroquerie a été commise. L'insouciance des victimes n’exonère pas d'un constat plus vaste : dans un pays moderne, il devrait être possible de voyager avec un sac de luxe sans risquer d’en perdre le contenu.