Quand un Mark Zuckerberg en poursuit un autre, l’affaire intrigue. Ce duel d’homonymes devant la justice américaine met en lumière les ratés de la modération de Facebook, avec un parfum d’absurde… mais des conséquences bien réelles.
Insolite : Mark Zuckerberg attaque Mark Zuckerberg pour avoir été censuré

Le 4 septembre 2025, un avocat d’Indianapolis, également baptisé Mark Zuckerberg, a officiellement déposé plainte contre Mark Zuckerberg, patron de Meta. Au centre du litige : la suppression récurrente de sa page professionnelle par les systèmes de modération de Facebook. Ce bras de fer, truffé d’ironie, oppose donc deux hommes que tout sépare, sauf un nom.
Mark Zuckerberg contre Mark Zuckerberg : l’homonymie tourne au procès
L’avocat Mark Zuckerberg, actif dans l’Indiana depuis 38 ans, dit avoir vu sa page Facebook professionnelle disparaître cinq fois en huit ans, et son compte personnel quatre fois, pour « usurpation d’identité ». Le tout uniquement parce qu’il partage son nom avec le fondateur de Meta. Selon The Indiana Lawyer , sa plainte vise explicitement la négligence et la rupture de contrat, deux fondements classiques du droit civil.
L’homme ne cache pas son exaspération. « C’est comme acheter un panneau d’affichage au bord de l’autoroute, payer pour, puis voir quelqu’un le recouvrir d’une énorme bâche : vous ne profitez pas de ce que vous avez payé », a-t-il comparé dans une interview locale, relayée par Axios.
Mark Zuckerberg censuré par Meta
Au-delà de l’anecdote, le dossier révèle un enjeu financier. L’avocat affirme avoir investi 11 000 dollars en campagnes publicitaires sur les services de Meta afin de promouvoir sa page. Or, selon lui, les désactivations répétées annihilent tout retour sur investissement. « Ce n’est pas drôle. Pas quand ils prennent mon argent. Ça m’a vraiment mis en colère », a-t-il déclaré, cité par TechCrunch.
D’un point de vue juridique, ces interruptions ouvrent la voie à une réclamation pour perte d’exploitation et pour atteinte à la réputation professionnelle. Les conditions d’utilisation de Facebook, conçues pour protéger la sécurité des utilisateurs, se retournent ici contre un homonyme bien réel, transformant une mécanique de protection en litige judiciaire.
Meta confirme l’erreur
Du côté de Meta, la réponse officielle se veut conciliante. « Nous avons rétabli le compte de Mark Zuckerberg après avoir constaté qu’il avait été désactivé par erreur », a reconnu un porte-parole, cité par Axios. L’entreprise promet des correctifs pour éviter que l’histoire ne se répète.
Mais l’avocat, loin de s’en contenter, a même créé un site, iammarkzuckerberg.com, pour documenter ses déboires et montrer l’absurdité de la situation. Le contraste frappe : d’un côté, une multinationale qui brandit la sécurité algorithmique ; de l’autre, un homme qui plaide son droit à exister en ligne sans se voir confondu avec le PDG de la Silicon Valley.
