L’absentéisme grimpe de 3% en France et coûte 120 milliards par an

Le baromètre WTW 2025 dresse un constat sans appel : l’absentéisme poursuit sa progression en France. Les arrêts s’allongent, les coûts explosent et les risques psychosociaux deviennent la première cause d’absence prolongée.

Paolo Garoscio
By Paolo Garoscio Published on 3 septembre 2025 7h18
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L’absentéisme grimpe de 3% en France et coûte 120 milliards par an - © Economie Matin
35%35% des salariés se sont arrêtés au moins une fois en 2024

Selon le rapport WTW publié le 2 septembre 2025, le taux d’absentéisme dans le secteur privé français a atteint 5,1 % en 2024, en hausse de 3 % par rapport à 2023. Cette évolution pose un défi majeur aux entreprises, confrontées à une perte d’efficacité et à un coût évalué à plus de 120 milliards d’euros par an.

Une intensification durable de l’absentéisme en entreprise

L’étude révèle que 35 % des salariés se sont arrêtés au moins une fois en 2024 et la durée moyenne d’un arrêt s’établit à 24,1 jours, contre 23,3 jours l’année précédente. Si seulement 6 % des arrêts dépassent les 90 jours, ces derniers concentrent désormais 57 % du total des jours d’absence, contre 48 % en 2019. Les entreprises doivent ainsi gérer un absentéisme de plus en plus long et coûteux.

Les disparités sont fortes selon les profils. Les ouvriers affichent un taux de 7,37 %, les employés 6,79 %, tandis que les cadres enregistrent un niveau nettement inférieur à 2,37 %. Mais la tendance inquiète : la durée moyenne des arrêts des cadres augmente, atteignant 20,2 jours contre 19 auparavant. Les CDD semblent relativement épargnés (2,3 %), quand les CDI affichent 5,3 %, selon WTW.

Stress, burnout et inégalités : les causes mises en lumière

Le baromètre souligne le poids croissant des risques psychosociaux sur l’absentéisme et le coût du travail en France. En 2024, ils expliquent 36 % des arrêts longs, contre 32 % un an plus tôt. Stress et burnout sont devenus la première cause d’absentéisme prolongé. « La hausse de l’absentéisme en 2024 est bien plus qu’un indicateur social : c’est un signal d’alarme pour les entreprises », alerte Noémie Marciano, directrice Assurance de personnes chez WTW.

Les écarts entre générations sont également notables. Les jeunes de 20 à 30 ans enregistrent la fréquence d’arrêt la plus élevée, avec 1,9 arrêt par an en moyenne, contre 1,6 pour les 60-70 ans. Ces derniers, en revanche, connaissent des arrêts beaucoup plus longs, atteignant 44,5 jours en moyenne. Côté différences entre les genres, les femmes présentent un taux d’absentéisme supérieur à celui des hommes (6,1 % contre 4,5 %), confirmant des inégalités persistantes.

Un coût colossal pour l’économie et des secteurs en première ligne

L’absentéisme représente un poids financier considérable : plus de 120 milliards d’euros par an, selon WTW. Ce montant englobe non seulement les indemnités journalières plafonnées, mais aussi les coûts directs pour les employeurs et les charges indirectes liées à la désorganisation et au remplacement des salariés absents.

Et sur ce front, certains secteurs apparaissent particulièrement vulnérables. La santé et l’action sociale affichent un taux d’absentéisme de 8,5 %, l’hébergement-restauration 8 %, et le transport-entreposage 6,8 %. Les disparités géographiques sont tout aussi marquées : les Hauts-de-France présentent un taux de 6,56 % et une durée moyenne de 27,6 jours, tandis que le Grand Est suit avec 6,42 %.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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