Faux messages Ulys : l’arnaque au télépéage frappe fort pendant l’Ascension

Depuis le jeudi 29 mai 2025, début du pont de l’Ascension, une arnaque redoutablement bien ficelée cible les automobilistes français. Exploitant la notoriété d’un acteur majeur du télépéage, elle s’appuie sur un faux message de relance pour piéger ses victimes et siphonner leurs données bancaires. Focus sur cette arnaque dont le pic a coïncidé avec l’un des week-ends les plus chargés de l’année.

Un faux impayé au télépéage : l’arnaque qui rôde derrière le SMS

D’apparence banale, le message semble inoffensif : « Votre abonnement Ulys a été suspendu pour non-paiement de 6,80 euros. Veuillez régulariser immédiatement. » En un clic, le piège se referme. Le lien intégré dans le SMS ou l’e-mail renvoie vers un site frauduleux, imitant presque à la perfection l’interface d’Ulys, le service de télépéage du groupe Vinci.

L’automobiliste ciblé, convaincu de devoir payer une somme modique, renseigne sans méfiance ses coordonnées bancaires. Ce geste suffit : les escrocs ont atteint leur but. « Il est possible que vous receviez des e-mails frauduleux imitant les e-mails Ulys ou de Vinci Autoroutes (couleurs, logo…). Les pirates à l’origine de ces e-mails essaient ainsi de collecter des informations personnelles et notamment des données de cartes bancaires des clients ciblés par ces communications », a mis en garde Ulys dans un communiqué officiel relayé par RMC, le 30 mai 2025.

Une campagne d’arnaque massive pendant le week-end de l’Ascension

Ce week-end prolongé, l’un des plus denses sur le réseau autoroutier, a été le terrain rêvé pour les arnaqueurs. En pleine période de départs en masse, les escroqueries se sont démultipliées. Le site La Dépêche, dans un article daté du 31 mai 2025, souligne que même des personnes non abonnées ont été ciblées, preuve que les malfaiteurs ratissent large.

Les techniques se diversifient : certains messages n’évoquent plus un impayé, mais annoncent un « kit de sécurité offert » ou une « vérification obligatoire » du compte. Tous redirigent vers de faux portails aux adresses quasi-identiques à celles du véritable site (comme ulys-fr.com au lieu de ulys.com). Le site Capital confirme que ces arnaques ont été particulièrement actives entre le jeudi 29 mai et le dimanche 1er juin 2025.

À ces faux messages s’ajoute un ton volontairement alarmiste. « Votre abonnement est suspendu », « Dernier avis avant coupure »… autant de formulations pensées pour inciter à la réaction immédiate, en court-circuitant toute réflexion.

Ulys lance l’alerte : alertes, consignes et signalements

Face à l’ampleur du phénomène, Ulys a dégainé l’artillerie lourde. Alerte sur son site officiel, publication de consignes sur les réseaux sociaux, relai dans la presse : l’entreprise a réagi promptement. Dans une déclaration relayée par L’Indépendant le 31 mai 2025, le service insiste : « Soyez très vigilants. Ces messages sont frauduleux. »

Les consignes sont limpides :

• Ne cliquez jamais sur un lien suspect reçu par SMS ou mail, même s’il semble crédible.
• Ne renseignez jamais vos données personnelles ou bancaires hors du site officiel.
• Signalez immédiatement tout message douteux à [email protected].
• Utilisez la plateforme officielle de signalement gouvernementale : www.internet-signalement.gouv.fr (PHAROS).

Le service rappelle aussi que Ulys n’envoie jamais de message de relance incluant un lien de paiement direct.

Tous concernés : usagers abonnés, automobilistes… et même qui ne prend pas l’autoroute

Ce qui rend cette arnaque particulièrement insidieuse, c’est sa capacité à toucher au-delà du cercle habituel des abonnés. Plusieurs témoignages rapportés par La Provence et La Dépêche confirment que des non-clients d’Ulys ont reçu les messages. Les pirates, en quête de volume, envoient leurs messages à l’aveugle.

L’inquiétude grandit également autour des personnes âgées, peu familiarisées avec les arnaques numériques, et des jeunes conducteurs, moins attentifs aux subtilités des adresses web. L’attaque ne fait pas de distinction : seule compte la rapidité avec laquelle la victime se laisse prendre. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a déjà été alertée.

Arnaque au télépéage : attention à ne pas tomber dans le piège du clic pressé

Alors que les grandes migrations estivales approchent, cette arnaque au télépéage risque de frapper encore. Elle exploite ce que la circulation génère : stress, précipitation, fatigue. Et c’est précisément dans cet état qu’un automobiliste est le plus vulnérable à un message qui semble tomber à pic.

Pas besoin de badge pour être ciblé. Pas besoin d’avoir pris l’autoroute pour être piégé. La fraude est sans distinction, sans logique apparente. Elle se propage au gré des jours fériés et des retours de week-end. Pour s’en prémunir, un seul réflexe : le doute systématique. Et la vérification auprès des services concernés.