Carburant à prix coûtant : vous n’y gagnerez que des piécettes

Carburant à prix coûtant : un vrai geste ?

La flambée des prix du carburant n'en finit plus, avec une hausse de 30 centimes en deux mois pour le gazole. Face à ce contexte tendu, le gouvernement se mobilise et sollicite les géants de la distribution. Leclerc, Carrefour, Casino et Intermarché ont répondu à l'appel, promettant des carburants "à prix coûtant". Mais derrière ce geste, quelle économie concrète pour le consommateur ?

L'idée de vendre à perte, bien qu'alléchante, s'est heurtée à un mur de refus. Cette mesure aurait signifié une baisse significative de 50 centimes par litre. En revanche, la vente "à prix coûtant" semble être le compromis adopté. Selon Olivier Gantois, porte-parole des pétroliers en France, la marge des distributeurs se situe autour d’un centime par litre. Concrètement, cela équivaut à une économie minime de 1,50 euro pour un plein de 50 litres. 

Des mesures perçues comme insuffisantes

Les distributeurs s'alignent, mais à des rythmes différents. Leclerc et Carrefour joueront le jeu tous les jours jusqu’à la fin de l'année. Intermarché, quant à lui, limitera cette offre à une fois par mois. Chez Casino, l'opération se tiendra tous les week-ends jusqu'au 22 octobre, tandis que Système U la propose uniquement le week-end du 7 et 8 octobre. Cependant, toutes les stations ne sont pas logées à la même enseigne. « Les marges nettes de distribution... si les distributeurs renoncent à ce bénéfice pour vendre à prix coûtant, les prix vont baisser d’un ou peut-être deux centimes par litre », analyse Olivier Gantois sur Capital, mettant en exergue la modestie de l'effort.

Le défi reste colossal. Si certaines enseignes font un pas vers les consommateurs, d'autres comme TotalEnergies maintiennent un plafond ferme à 1,99 euro le litre. Et si Emmanuel Macron promet une indemnité de 100 euros « par voiture et par an » pour les travailleurs les plus modestes, le compte n'y est pas pour tous. En effet, face à des augmentations qui se chiffrent en dizaines de centimes, les quelques économies de la vente "à prix coûtant" semblent dérisoires.