Déficit : la France toujours hors des clous en 2026 ?

Après avoir déboursé des milliards pour la pandémie de la Covid-19 et l’après-pandémie, la France doit faire des économies. Le gouvernement l’a annoncé, et s’est déjà mobilisé pour trouver les premières dépenses à supprimer. Ce qui ne rassure pas pour autant la Cour des comptes. Cette dernière a critiqué le programme de stabilité… moins bon que celui des autres pays européens.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 30 juin 2023 à 9h08
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5%Le déficit publique pour 2023 est attendu à 5%.

Un déficit de 3% ? oui… mais pas avant 2027

La règle, dans l’Union européenne, est simple : les pays-membres doivent faire en sorte de ne pas avoir un déficit public supérieur à 3% par an. Avec, bien évidemment, un idéal : un déficit nul, choses rarement atteinte. Et régulièrement, les pays-membres envoient à Bruxelles, donc à la Commission européenne, leurs plans budgétaires. La France a ainsi envoyé son programme de stabilité 2023-2027.

Il prévoit de nombreuses économies sur le budget. Avec un objectif : retomber sous la barre des 3% de déficit. Pour ce faire, des coupes sont prévues, et certaines déjà annoncées. Ainsi, selon Bercy, la France pourrait être en mesure d’atteindre un déficit de 2,7% à l’horizon de 2027. En 2022, le déficit public s’est établit ) 4,7% du PIB, soit 124,9 milliards d’euros. La dette publique, elle, a grimpé au niveau record de 111,6% du PIB.

Pour la Cour des comptes, la France n’en fait pas assez

La réduction du déficit est notable, et le programme de stabilité permettrait à l’Hexagone de revenir dans les clous des règles européennes. Une bonne nouvelle… qui ne suffit pas à la Cour des comptes. Cette dernière, le 29 juin 2023, épingle le programme de stabilité comme étant faible, lorsqu’il est comparé aux autres projets d’économies des pays européens.

En l’occurrence, c’est l’année 2026 qui pose problème à la Cour des comptes. La France, selon le programme de stabilité, devrait encore être à plus de 3% de déficit public. « La France serait le seul à ne pas avoir un déficit sous les 3% en 2026, alors même que certains pays comme l'Italie ou l'Espagne partent de niveaux de déficit plus élevés en 2022 (respectivement 8 points de PIB et 4,8 contre 4,7 pour la France) », écrivent les Sages.

Une manière de dire que le gouvernement peut mieux faire. Si les autres pays européens qui partent de plus loin parviennent à avoir un déficit inférieur à 3% en 2026, il n’y a pas de raisons pour que la France ne puisse pas faire de même.

Des objectifs de réduction du déficit qui ne seront pas atteints ?

Autre problème soulevé par la Cour des comptes : le programme de stabilité est plus qu’incertain. La baisse annoncée serait de 0,4% par an, en moyenne. Mais pour ce faire il faut que les prévisions de croissance sur lesquelles se base le programme de stabilité se confirment. Or, rien n’est moins sûr. Pour la Cour des comptes, les prévisions de l’exécutif seraient même plutôt optimistes.

Déjà en 2023, la prévision de croissance du gouvernement est optimiste. Il table toujours sur 1% de croissance du PIB sur l’année, là où la Banque de France et l’Insee sont plus modérés. Les deux institutions prévoient une croissance aux alentours de 0,6%.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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3 commentaires on «Déficit : la France toujours hors des clous en 2026 ?»

  • Nous verrons bientôt quelles conséquences en termes économique et financier résulteront des mouvements d’émeute qui embrasent aujourd’hui la France. L’UE et la cour des comptes française auront des raisons de se faire des cheveux blancs (black, beur). Quant à l’UE, j’espère qu’elle tirera les bonnes leçons en termes de politique migratoire, sociétale et sociale, transfigurer les pays des Etats membres peut aboutir à leur défiguration. Quelle laideur !…

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  • La note de la France abaissée par Fitch ! Par Olivier Sancerre – 02/05/2023 : « L’agence de notation (Fitch) justifie sa décision en évoquant les récentes tensions sociales qui, selon elle, pèseront sur la capacité du pays à réduire le déficit et la dette. Elle mentionne l’utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, qui selon elle, renforcera probablement les forces radicales et « anti-establishment » dans le pays qui va être de plus en plus difficile à gouverner ». Elle connaissait bien de quoi elle parlait, cette agence. Il n’y avait que M. Macron et le gouvernement français pour ne pas avoir senti l’odeur de poudre du « fond de l’air social » en France ! Quand on est incompétent en tout, on est incompétent en tout !

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  • commencons par supprimer l’utilisation des appels d’offres émis par les différents services techniques ,urbanisme et autres dans l’administration .Les grosses sociétés se  » gavent  » car elles pratiquent le  » dumping  » : voir la construction du stade de Nice.Elles se mettent d’accord entre elles pour les prix des appels d’offres .Dans le privé on recherche nous-meme les fournisseurs et ca permt de connaitre les sociétés de sa région et les prix sont divisés par quatre minimum .C’est des millions d’euros qui vont étre économisés

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