Gynécologues : le tarif d’une consultation va de 30 à 80 euros

Dans une nouvelle étude sur le sujet, l’UFC-Que Choisir alerte sur les inégalités territoriales engendrées par les dépassements d’honoraires dans la médecine spécialisée.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Publié le 23 février 2024 à 8h00
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20,60 eurosChez les gynécologues, le dépassement d'honoraires moyen est de 20,60 euros.

Dépassements d’honoraires de médecins : la disparité tarifaire est préoccupante

Dans un contexte de renégociation de la convention tarifaire entre les médecins libéraux et l'Assurance maladie, l'UFC-Que Choisir a publié des données révélant l'ampleur des dépassements d'honoraires pratiqués par les médecins de huit spécialités libérales. Ces pratiques tarifaires entraînent une inégalité territoriale d'accès à la médecine spécialisée, voire un renoncement aux soins pour de nombreux citoyens, exacerbant ainsi la fracture sanitaire en France.

L'étude de l'UFC-Que Choisir met en lumière des écarts significatifs de tarifs pour une même consultation spécialisée selon les départements. Par exemple, le tarif moyen d'une consultation chez un gynécologue (qui est d’ailleurs la spécialité qui compte la proportion la plus élevée de praticiens pratiquant des dépassements d’honoraires (71,4%)) est de 50,60 euros, avec des dépassements atteignant 80,50 euros dans les départements les plus chers, contre un tarif de base de 30 euros. Cette variation tarifaire, pouvant aller jusqu'à 2,5 fois le tarif de base, illustre une inégalité d'accès aux soins spécialisés sur le territoire, certains départements affichant des tarifs moyens équivalents au tarif opposable, tandis que d'autres, notamment dans les zones urbaines ou littorales, présentent des dépassements très élevés.

L'UFC-Que Choisir appelle à une régulation plus stricte des dépassements d'honoraires

La cause principale de cette situation est l'augmentation du nombre de spécialistes autorisés à facturer des dépassements d'honoraires. En cinq ans, la part des praticiens effectuant des dépassements a significativement augmenté dans toutes les spécialités étudiées. Cette tendance, si elle n'est pas encadrée, risque de s'aggraver avec le départ en retraite des médecins de la génération du baby-boom, accentuant les inégalités d'accès aux soins spécialisés.

Face à cette situation, l'UFC-Que Choisir appelle à une régulation plus stricte des dépassements d'honoraires pour garantir une accessibilité financière aux soins pour tous. La mise en place de mesures visant à réduire les écarts entre les tarifs de base et les tarifs pratiqués est cruciale pour limiter le renoncement aux soins et réduire les inégalités sociales de santé. L'association demande notamment de conditionner toute augmentation des tarifs de base à une réduction effective des restes à charge pour les usagers et plaide pour une adhésion obligatoire des spécialistes au dispositif de l'OPTAM, visant à encadrer les dépassements d'honoraires.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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