Google Chrome est devenu le centre d’une intrigue financière et technologique d’ampleur mondiale. Le 12 août 2025, Perplexity AI, start-up californienne fondée il y a à peine trois ans, a annoncé une offre de rachat de 34,5 milliards de dollars américains — soit environ 31,7 milliards d’euros. Un coup de poker lancé alors que Google se trouve dans la ligne de mire des autorités antitrust américaines.
Google Chrome : la start-up Perplexity veut racheter le navigateur historique
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Published on 13 août 2025 8h00
3 milliards de dollarsPerplexity prévoit 3 milliards de dollars d’investissements sur deux ans pour améliorer Chrome.
Une offre qui surprend la Silicon Valley
Perplexity, spécialisée dans l’intelligence artificielle générative, n’est pas un inconnu dans le domaine des navigateurs. En début d’année, elle lançait Comet, un logiciel intégrant directement ses technologies d’IA.
Cette fois, l’ambition est bien plus haute. Dans une lettre adressée à Sundar Pichai, le PDG Aravind Srinivas écrit vouloir « satisfaire un remède antitrust dans le plus grand intérêt public en plaçant Chrome entre les mains d’un opérateur indépendant et compétent ». Le projet, baptisé Project Solomon, prévoit 3 milliards de dollars d’investissements sur deux ans pour améliorer Chrome et donner aux utilisateurs la possibilité de modifier facilement leurs paramètres par défaut.
Le poids du contexte antitrust
Si le timing intrigue, il s’explique par l’actualité judiciaire. Le ministère de la Justice américain (DOJ) a remporté cet été un procès majeur contre Google, l’accusant d’abus de position dominante. Parmi les solutions envisagées : forcer la cession de Chrome, utilisé par plus de 3,5 milliards de personnes et représentant plus de 60% du marché mondial des navigateurs. Pour le DOJ, cette mesure mettrait fin au contrôle de Google sur « un point d’accès critique à la recherche en ligne ». Google s’y oppose, invoquant des risques pour la sécurité et l’innovation.
Au-delà des chiffres, une bataille d’influence
La valorisation de Perplexity, estimée à 18 milliards de dollars, reste bien inférieure au montant de l’offre. Officiellement, la société affirme avoir sécurisé l’appui d’investisseurs, même si certains partenaires auraient découvert le projet dans la presse. Ce doute n’empêche pas la start-up de mettre en avant ses 30 millions d’utilisateurs actifs et ses 150 millions de dollars de chiffre d'affaires annuel.
Derrière la transaction se joue bien plus qu’un transfert d’actifs. C’est une bataille pour l’accès aux données, pour le contrôle d’une porte d’entrée majeure vers Internet et pour redessiner la carte des puissances numériques. Qu’elle réussisse ou non, Perplexity aura déjà marqué les esprits : la guerre des navigateurs, que l’on croyait terminée, est peut-être en train de reprendre.