Alors que de nombreux propriétaires redoutent une montée de la taxe foncière en 2026, liée aux nouveaux « éléments de confort », le gouvernement affirme vouloir « temporiser » cette hausse. Cette tension fiscale mérite d’être étudiée : quelles sont les mesures engagées pour éviter que la taxe foncière ne s’envole ?
Taxe foncière : 7,4 millions de logements concernés par la mise à jour 2026

Après la polémique autour de l’intégration de nouveaux “éléments de confort” à l’assiette de la taxe, la forte hausse redoutée pour 2026 est au cœur des préoccupations des propriétaires. En effet, cette actualisation pourrait entraîner une montée sensible de la taxe foncière.
L'impact des « éléments de confort » sur la taxe foncière
La réforme annoncée vise à corriger l’assiette de la taxe foncière en intégrant des équipements longtemps omis dans le calcul. Ainsi, selon Direction générale des finances publiques (DGFiP), quelque 7,4 millions de logements sont concernés par cette mise à jour. Ce chiffre représente environ 25 % des maisons et 15 % des appartements en métropole. Concrètement, des équipements tels que l’eau courante, l’électricité, une baignoire, une douche, un lavabo, des WC ou encore le chauffage/climatisation sont désormais traduits en “mètres carrés fictifs” ajoutés à la surface servant de base à la taxe.
Cette hausse de l’assiette, même sans modification des taux, se répercute donc mécaniquement sur la taxe foncière. Le ministère de l’Économie qualifie l’opération de « mise en conformité, pas une hausse d’impôt ». Enfin, la hausse moyenne attendue est de 63 euros par logement concerné, pour un gain estimé à 466 millions d’euros pour les collectivités locales.
Les pistes proposées par le gouvernement pour éviter une explosion de la taxe foncière
Face à la controverse, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour modérer l’impact de cette hausse. D’abord, une “note d’étape” a été promise : Maud Bregeon, porte‑parole du gouvernement, a indiqué lors du Conseil des ministres : « On se réserve le droit d’interroger la pertinence de cette mesure dans quelques mois, lors d’un point d’étape ». Ensuite, la procédure de contestation sera ouverte : la DGFiP prévoit d’adresser un courrier électronique ou un message via l’espace particulier sur impots.gouv aux propriétaires les plus concernés. Ces derniers pourront contester l’intégration d’un élément de confort s’ils estiment qu’il ne correspond pas à la réalité.
Enfin, le gouvernement insiste sur le fait que l’intégration ne modifie pas les taux de taxe foncière votés par les collectivités mais corrige uniquement la base. Cela permet de présenter la réforme comme une question d’« équité de l’impôt ». Ces mesures visent à apaiser les tensions : elles offrent un “temps de correction” pour les propriétaires et évitent une mise en œuvre brutale sans information préalable.
Impacts pratiques pour les propriétaires
Pour les propriétaires, la perspective d’une hausse moyenne d’environ 63 euros ne doit pas masquer les disparités selon la situation. En effet, l’impact dépendra du logement (maison ou appartement), de l’équipement réel, de la localisation, ainsi que des taux locaux de taxe foncière.
À titre pratique :
- Si votre logement a fait l’objet de rénovations (ajout de salle de bains, WC, chauffage, eau courante) et que ces équipements n’avaient pas été déclarés à la DGFiP, il est probable que vous soyez concerné.
- Vous pouvez anticiper l’effort fiscal et, si possible, contacter votre service des impôts fonciers pour vérifier les données déclarées.
- Une opposition est envisageable : si vous pouvez prouver que votre logement ne dispose pas d’un équipement intégré à la base de calcul, vous pouvez demander un dégrèvement.
- Enfin, pour les futurs acquéreurs ou bailleurs, il est désormais pertinent d’intégrer cette hypothèse de hausse dans l’estimation de la charge fiscale liée au bien.