Une fenêtre tarifaire inédite s’ouvre aux automobilistes français. Derrière les heures super creuses, des calculs politiques, des enjeux énergétiques et un besoin pressant de relancer la dynamique de l’électromobilité.
Voici les « heures super creuses » à privilégier pour profiter des tarifs moins chers

Le 23 mai 2025, dans les départements des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne, les ministres Éric Lomard et Marc Ferracci ont officialisé la mise en place des « heures super creuses ». Cette mesure vise à réduire le coût de la recharge des véhicules électriques tout en favorisant une consommation électrique plus équilibrée. En réponse à une pression croissante sur le réseau et à une diminution récente des aides à l’achat, cette initiative s’inscrit dans une stratégie nationale de transition énergétique.
Heures super creuses : un levier pour recharger à moindre coût
Les « heures super creuses » désignent des périodes précises durant lesquelles le tarif de l’électricité est nettement inférieur. Deux créneaux ont été identifiés : la nuit, de 2h à 6h du matin, et en journée, entre 11h et 17h, lorsque la production solaire est maximale. Ces horaires visent à répartir la demande sur des périodes où le réseau est moins sollicité.
Selon plusieurs estimations, une recharge complète pendant ces créneaux permettrait de passer d’un coût moyen de 11,3 euros à environ 7,1 euros. Cette baisse significative devrait encourager les conducteurs à ajuster leurs habitudes de recharge. Le ministre de l’Industrie a déclaré : « On va essayer d’aller vers une tarification plus intelligente, avec des contrats sur les voitures électriques qui vont tenir compte du coût de consommation suivant les horaires ».
Des offres tarifaires adaptées à cette nouvelle logique
Des fournisseurs d’électricité ont commencé à adapter leurs offres. TotalEnergies propose par exemple le contrat « Charge’Heures », avec un tarif de 0,1306 euro par kilowattheure entre 2h et 6h. EDF a de son côté mis en place l’option « Vert Électrique Auto », spécifiquement destinée aux propriétaires de véhicules électriques. Ces offres sont en général conditionnées à la possession d’un compteur Linky, capable de mesurer la consommation horaire avec précision.
Les consommateurs sont invités à vérifier la compatibilité de leur installation et à se rapprocher de leur fournisseur pour obtenir les informations spécifiques à leur contrat. Des outils de programmation de la recharge intégrés à la plupart des véhicules électriques facilitent l’adoption de ces horaires avantageux.
Faciliter la recharge dans l’habitat collectif
Le gouvernement entend aussi améliorer l’accès à la recharge pour les résidents d’immeubles collectifs. À partir de maintenant, une borne devra être installée dans un délai maximum de six mois après le vote en assemblée générale. Enedis, le gestionnaire du réseau, est chargé d’assurer la mise en œuvre de cette réforme.
Le ministère de l’Industrie a indiqué que « les automobilistes doivent être rassurés sur le fait qu’au fur et à mesure que le nombre de véhicules électriques augmente, on accompagne le développement des bornes de recharge ». Cet engagement vise à lever les freins à l’électrification dans le résidentiel collectif, souvent pointé comme un obstacle majeur à l’adoption du véhicule électrique.
Un comparateur national en préparation
D’ici la fin de l’année 2025, un comparateur public permettra aux usagers de consulter les prix, la disponibilité et les modalités de chaque borne de recharge selon leur géolocalisation. Cet outil, encore en développement, devrait apporter une meilleure transparence dans un marché où les tarifs peuvent fortement varier d’un opérateur à l’autre.
Des perspectives à surveiller
À compter du 20 juin 2025, certains compteurs Linky ne proposeront plus l’option « heures super creuses » dans leur configuration actuelle. Cette réforme, qui s’inscrit dans une révision plus large du marché de l’électricité, pourrait restreindre l’accès à ces plages horaires avantageuses pour certains consommateurs. Il sera donc important pour les usagers de rester attentifs aux évolutions réglementaires et aux ajustements contractuels proposés par leur fournisseur.
Les « heures super creuses » représentent une opportunité concrète de réduire la facture d’électricité des conducteurs de véhicules électriques tout en favorisant une meilleure gestion du réseau. En adaptant leurs habitudes de recharge et en choisissant une offre tarifaire adéquate, les usagers peuvent tirer parti de cette mesure. Reste à s’assurer que les promesses de transparence et d’accessibilité soient tenues dans la durée.
