Deux jours, zéro marge, 711 stations-service mobilisées. Pendant que les bouchons s’annoncent XXL pour ce week-end de chassé-croisé, Leclerc remet une pièce dans la machine à prix coûtant. Et ce n’est pas un hasard.
Carburant : Leclerc vend à prix coûtant pendant le chassé-croisé d’août

Le 1er et le 2 août 2025, l’essence revient au prix d’achat dans les stations Leclerc. Objectif : montrer les muscles, alléger les pleins et rappeler que le pouvoir d’achat, c’est encore un sujet brûlant. Pas besoin de signaler que c’est aussi très bien placé en termes de com’.
Leclerc : deux jours ciblés, un calendrier parfaitement choisi
Vendredi 1er et samedi 2 août 2025, Leclerc relance son opération carburant à prix coûtant dans 711 stations-service, partout en France… sauf sur les autoroutes.
Le moment est stratégique : le premier week-end d’août, c’est l’un des plus chargés de l’année. Entre les retours de juilletistes et les départs des aoûtiens, les voitures s’entassent sur le bitume. Et les réservoirs se vident plus vite que d’habitude. Michel-Édouard Leclerc l’a dit lui-même : « Il y aura du trafic ! ». Autrement dit, beaucoup d’automobilistes à séduire.
Carburant : pas de bénéfice pour l'enseigne, mais un bon coup d’image
Dans les faits, l’opération ne rapporte rien directement à Leclerc. Le carburant est vendu au prix d’achat, sans marge. Mais ce n’est pas vraiment une perte non plus. Car l’enjeu est ailleurs : l’image de l’enseigne, son rôle perçu dans le quotidien économique des Français, et sa capacité à réagir quand les prix montent.
Ce n’est pas nouveau. Depuis les années 1970, Leclerc construit son discours autour de la libéralisation du marché des carburants. En 1985, l’enseigne a gagné son bras de fer contre les majors pétrolières devant la justice européenne.
Une opération qui tombe à pic pour les automobilistes
Car les prix à la pompe restent élevés. Fin juillet, le litre de gazole coûtait 1,64 €, selon le ministère de la Transition écologique. Le sans-plomb 95-E10 dépassait les 1,67 €. Ce sont des niveaux qui restent largement supérieurs à ceux du printemps, et qui pèsent sur les trajets longue distance.
Philippe Charlez, spécialiste énergie, rappelle dans La Dépêche que cette stabilité apparente est trompeuse : les prix peuvent rebondir à tout moment, selon les décisions politiques ou les tensions sur les marchés. Autrement dit, une opération à prix coûtant, même temporaire, peut faire la différence pour un budget vacances.