Comment repenser le bâtiment pour préserver la santé et la sécurité sanitaire des occupants ?

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Par Patrick Nossent Publié le 18 juillet 2020 à 6h30
Batiment Troisieme Trimestre 2
18%Une chute de 18 % de l?activité bâtiment est attendue en 2020.

« Alors que le pays entame un long processus de déconfinement, un retour possible au bureau, à l’école, dans les magasins impose des réaménagements et changements d’usages en urgence au sein des bâtis. Mais pour répondre à ces enjeux sanitaires sur le long terme, nous devons aller plus loin et concevoir des bâtiments sains et performants, qui assurent une fonction de refuge, en temps de crise mais pas seulement. »

Qualité sanitaire, flexibilité, connectivité, services : l’avènement du bâtiment refuge

Patrick Nossent : « L’Organisation Mondiale de la Santé définit la santé comme un état de bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie. La santé passe donc par le confort, la qualité des services, mais également la protection contre les évènements climatiques extrêmes. Qualité du bâtiment, flexibilité des espaces, connectivité et bonnes pratiques vont jouer un rôle central pour la qualité de vie des occupants. »

1. Les qualités intrinsèques du bâtiment : qualité de l’air intérieur, de l’eau et de l’entretien des espaces.

· Ventilation, filtres, mesure de la qualité de l’air intérieur ;

· Mesure de la qualité de l’eau, traitements d’entretien et décontamination des réseaux intérieurs pour éviter l’altération des propriétés organoleptiques (odeur, couleur, goût, etc.), la modification des caractéristiques physico-chimiques (température, dureté, concentrations en métaux et composés organiques et contamination microbiologique ;

· Mesure des polluants ; mesure des seuils d’ondes électromagnétiques ;

· Matériaux antibactériens et faciles à entretenir ; espace de stockage des déchets, etc.

2. Accessibilité et flexibilité du bâtiment pour s’adapter aux besoins des usager

· Aménagements intérieurs modulables pour la gestion des flux de personnes, l’espacement des postes de travail ;

· Modularité des usages d’un bâtiment, en particulier bâtiment public : de salle communale à lieu d’accueil pour sans-abris, de centre de congrès à hôpital de campagne, de village vacance à centre de quarantaine, etc.

3. La connectivité et le numérique pour garantir le maintien de toutes les interactions, en toutes circonstances.

· Pour organiser le télétravail, nécessité de pouvoir compter sur des réseaux sécurisés, fiables avec des outils de partage et de collaboration en ligne ;

· Services d’informations pour favoriser l’application des consignes sanitaires : nombre de personnes dans une salle, un étage, le nombre de voiture dans un parking ; montres connectées pour signaler la distance de sécurité ; état du trafic des réseaux de transports en commun pour éviter la cohue, etc.

· Ouverture des portes sans contact ;

· Nettoyage automatique des espaces sanitaires, etc.

4. Les services associés et bonnes pratiques pour préserver la santé et favoriser le mieux-être.

· Démarches d’amélioration de la Qualité de Vie au Travail en entreprise avec politiques de sensibilisation aux enjeux sanitaires ; cellule d’écoute psychologique ;

· Cabine médicale connectée pour bénéficier d’une téléconsultation ou check up santé ;

· Salles de sport, salles de sieste, espace de restauration collective de qualité ;

· Ergonomie des postes de travail, etc.

Chocs sanitaires et climatiques : comment se prémunir durablement ?

Le bâtiment doit permettre aux usagers de gérer les chocs climatiques comme sanitaires dans les meilleures conditions possibles. Les innovations en construction / rénovation et les règlementations incluent progressivement ces réalités.

Mais le secteur doit surtout participer à l’amélioration durable des cadres de vie. Cela suppose un engagement multi thématiques : sobriété énergétique et installations bas carbones, préservation de la biodiversité, santé et confort des usagers, performance économique des territoires, sont autant d’enjeux interconnectés.

Pour accompagner les professionnels dans la prise en compte de l’ensemble de ces problématiques, la règlementation ne suffit pas à elle seule. Les certifications volontaires en développement durable (HQE, R2S, OsmoZ) offrent des cadres méthodologiques, des solutions de gestion de projet, des grilles d’évaluation, des référentiels de bonnes pratiques exemplaires et des outils pour valoriser les efforts entrepris par les professionnels.

Patrick Nossent : « Construire et préserver un cadre de vie durable et résilient suppose qu’on agisse de manière globale sur la qualité de vie, la préservation de l’environnement et la performance économique. La certification des bâtiments privés ou publics et des infrastructures sur les enjeux de développement durable permet aux professionnels d’apporter une réponse holistique à ces enjeux. »

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Patrick Nossent est le président de Certivéa

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