Bretagne : seuls les actionnaires s’engraissent alors que des milliers de salariés sont abandonnés à leur sort

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Par Michel Le Scouarnec Publié le 5 novembre 2013 à 3h36

Depuis plus d'un an, la Bretagne est saignée, soumise à un véritable désastre économique et social. Dans cette déroute, la Bretagne est loin d'être la seule région frappée par ce système à bout de souffle qui conduit à la faillite d'entreprises et aux licenciements massifs et abusifs.

Ce que vous appelez la compétitivité représente pour nos concitoyens, une réalité tragique à l'opposé d'une visée humaniste.

Au regard du contexte actuel, l'annonce de la suspension de l'application de l'écotaxe sur l'ensemble du territoire national était la seule décision adaptée face à l'urgence sociale et la cristallisation des mobilisations et des tensions.

Pour autant, l'écotaxe ne doit pas être rejetée par principe. Sa mise en œuvre doit s'inscrire dans une réflexion globale sur la transition écologique des territoires, par le développement du ferroutage, la relocalisation des modes de production et de distribution. Un grand débat sur les coûts du transport s'impose !

Mais cette volonté est loin d'être évidente pour la Bretagne, d'autant plus que vous avez annoncé le non-financement de la ligne de chemin de fer Brest-Quimper-Rennes. Comment alors dans ses conditions, changer les pratiques vers de nouvelles infrastructures de transports si l'Etat n'accorde pas les moyens suffisants pour les créer !

L'écotaxe n'est pas la seule cause de la crise du monde agricole et du modèle économique breton

Au nom des seuls signaux du marché, les entreprises se livrent à la plus farouche concurrence, du coût du travail et des cours agricoles les plus bas ! Seuls les actionnaires s'engraissent alors que des milliers de salariés sont abandonnés à leur sort ! Il n'y a pas de fatalité aux politiques d'austérité, de chômage de masse, de dumping social, des conséquences désastreuses de la loi LME et des tentatives de contractualisation plus favorables aux grands distributeurs qu'aux producteurs...

Il faut engager la bataille de la ré-industrialisation agroalimentaire ! Son avenir et une nouvelle ambition agricole passent par la juste rémunération du travail des salariés et des paysans et doivent soutenir des filières de production relocalisées. Pour s'en sortir, il faut d'urgence une autre voie, le Gouvernement doit s'opposer aux licenciements boursiers, mettre en place de nouveaux systèmes de régulation mais surtout et prioritairement menée une réforme fiscale d'envergure mettant la justice et l'équité au centre de notre fiscalité.

La Bretagne veut vivre !

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Professeur des écoles, en retraite depuis 20051, il est élu conseiller municipal en 1989 puis maire d'Auray lors des élections municipales de 1995. Il est réélu au premier tour en 2001 et 2008. Il est élu sénateur lors des élections sénatoriales de 2011.

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