BREXIT : Les Français ne voulaient pas que le Royaume-Uni parte

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Par Nicolas Boudot Publié le 24 juin 2016 à 8h07
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61%Les Français étaient 61 % à vouloir que le Royaume-Uni reste dans l'Union Européenne.

Souhaitez-vous que le Royaume-Uni… ?

Reste dans l’Union Européenne : 61 %

• Quitte l’Union Européenne : 38 %

• NSP : 1 %

Après le référendum au Royaume-Uni sur le maintien ou la sortie de l’Union Européenne, est-il indispensable que les dirigeants européens proposent un nouveau projet pour l’Europe ?

Oui, c’est indispensable : 81 %

• Non, ce n’est pas indispensable : 18 %

• NSP : 1 %

C'était hier que les britanniques sont appelés aux urnes pour décider de rester ou de quitter l’Union Européenne. Ce référendum avait été promis par le Premier ministre, David Cameron, lors des dernières élections législatives qu’il avait finalement (et haut la main) remportées.

Le sondage de cette semaine montre que les Français souhaitent que le Royaume-Uni reste dans l’Union Européenne et parallèlement attendent, à une très large majorité, que les dirigeants de l’Union Européenne proposent un nouveau projet pour l’Europe. Ces résultats ne présument en rien les résultats du référendum, bien qu’en communication ils amènent deux commentaires.

Ils montrent d’abord que les Français sont finalement très attachés l’Union Européenne et envisagent difficilement un retrait de la Grande-Bretagne, alors même que cet Etat membre a toujours eu une position pragmatique, parfois distante avec l’Union Européenne.

Cet attachement conduit également à un raisonnement pragmatique des Français : Ils considèrent que le referendum en Grande-Bretagne doit faire gagner le « remain », autrement dit le maintien de la Grande Bretagne dans l’Union, mais doit surtout servir d’électrochoc à une recomposition de l’organisation de l’Union Européenne devenue ingouvernable à 28 Etats membres. Ils prennent donc acte de cet état de fait.

Ainsi, pour les Français ce référendum doit être considéré d’abord comme une prise de position de l’opinion publique britannique pour dénoncer les dysfonctionnements institutionnels de l’Union Européenne et non pas comme un rejet de celle-ci par principe.

Le second commentaire est d’ordre politique en France. La possibilité d’une sortie d’un Etat-membre de l’Union Européenne est une thèse défendue par les partis situés aux extrémités de l’échiquier politique, qui font de la sortie de la France de l’Union Européenne un élément récurrent de leurs programmes. Les résultats du sondage montrent que si cette éventualité a progressé dans les esprits c’est plutôt par défiance vis-à-vis du fonctionnement des institutions européennes et du projet proposé, que par défiance vis-à-vis de l’idée européenne. Cela fait toute la différence.

Quoi qu’il arrive et finalement quel que soit le résultat du référendum que nous connaissons désormais, le Brexit l'ayant emporté, la balle est désormais dans le camp des chefs d’Etat et de gouvernements des « 28 » qui devront très vite se réunir pour imaginer une nouvelle Union Européenne.

Le gouvernement a-t-il eu raison ou tort d’autoriser la manifestation contre la Loi Travail prévue le 23 juin 2016

• Raison : 64 %

• Tort : 35 %

• NSP : 1 %

Nous avons assisté cette semaine à un psychodrame de communication qui a porté, une nouvelle fois, atteinte à la crédibilité du gouvernement. Le sujet portait sur l’organisation d’une manifestation contre la « Loi Travail » jeudi 23 juin 2016 dans Paris. Après que la Préfecture de Police ait d’abord décidé d’interdire la manifestation, telle que voulue par les organisations syndicales, et ensuite proposé un rassemblement statique à un autre endroit, le tout à la demande manifeste du Premier ministre. Le ministre de l’Intérieur après une réunion avec les dirigeants des organisations syndicales, a finalement décidé d’autoriser la manifestation sur un parcours restreint autour du port de l’Arsenal à Paris.

Les Français donnent raison au gouvernement d’avoir finalement pris cette décision à une large majorité de 64%. Pourtant, au-delà de ce soutien, la communication autour de cette manifestation est un raté pour le gouvernement, qui de plus atteint ce qui est considéré comme un de ses points forts jusque-là : la fermeté.

D’abord en revenant sur une décision d’interdiction de manifester qui est une atteinte aux libertés publiques, possible mais strictement encadrée par la jurisprudence administrative et rarement utilisée dans notre histoire récente, le gouvernement a transformé une décision grave, normalement pesée au trébuchet en une décision strictement politique.

En effet, en rendant public le choix d’interdire la manifestation puis en se contredisant, le gouvernement a fait d’une décision administrative, motivée par des risques d’atteintes à l’ordre public, une décision strictement politique dictée par les circonstances. Ce faisant, il a porté atteinte à l’autorité du préfet de Police et partant à l’autorité de l’Etat.

Ensuite, en faisant porter ce recul par le ministre de l’Intérieur qui jusque-là avait été plutôt épargné par les critiques, le président de la République affaibli un de ses atouts.

Enfin, en communication pure, le fait d’abord voulu « post rationaliser » les différentes prises de position - interdiction, puis d’autorisation sous conditions - en expliquant que cela relevait d’une stratégie de l’exécutif - menacer d’interdire la manifestation pour obtenir des organisations syndicales qu’elles acceptent de renforcer le contrôle des cortèges d’une part et parcours de manifestation plus court d’autre part - est finalement un aveu de faiblesse supplémentaire. Le tout, en plein Etat d’urgence.

Sondage exclusif TILDER/LCI/OpinionWay du 23 juin 2016

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Directeur de Tilder

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