Bac : un examen à 50… ou 200 millions d’euros

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 20 juin 2012 à 21h56

Le bac est une sacrée machine à redémarrer tous les ans. Imaginez donc ! Alors que des centaines de milliers de lycéens planchent sur les examens, générant au total plus de 4 millions de copies à corriger, certains fonctionnaires de l'Education Nationale travaillent déjà sur l'organisation du bac 2013.

En attendant, quelques 150 000 professeurs, dont certains sont parfois à la retraite mais mobilisés pour l'occasion, seront sollicités pour corriger les copies ou faire passer les oraux. Combien pour corriger un devoir ? 5 euros, les "profs" ayant réclamé, l'ancien tarif (1,32 euro) étant jugé particuliérement mal payé, quant on sait qu'il faut parfois 20 minutes pour corriger un devoir. Parmi les autres charges liées à l'organisation de l'examen, et non des moindres, la prise en charge des frais de déplacement et d'hébergement parfois des examinateurs ou surveillants. L'hôtel est remboursé 60 euros, le repas très exactement.. 100 francs ou 15,24 euros ! Le tout coûte 10 millions à l'Eudcation Nationale. Ajoutez à cela tous les frais de reprographie des sujets, de stockage et d'acheminement, les frais d'élaboration des sujets (plusieurs centaines de matières et d'options disponibles, dont 59 langues vivantes ou étrangères) et vous atteindrez le chiffre officiel de 50 millions d'euros.

Sauf que celui-ci ne prend pas en compte tout un tas de dépenses effectivement réalisées par l'Education Nationale pour l'organisation du baccalauréat, mais noyées dans la masse de ses charges annuelles, qui représentent le premier poste de dépense de l'Etat avec 61 milliards d'euros dans le budget 2012...


Ainsi, les examens mobilisent des locaux, dont l'occupation a un coût, tout comme ils mobilisent du personnel, énormément d'enseignants et de personnels administratifs, qui ne fontt pas autre chose pendant qu'ils travaillent à l'organisation du bac des terminales et des premières. Par exemple, s'occuper des centaines de milliers de lycéens de classe de seconde qui sont virtuellement en vacances depuis le début du mois de juin, envoyés dans des entreprises pour faire des "stages d'observation", alors même qu'ils n'ont pas pu terminer le programme scolaire de leur niveau dans la plupart des matières...

L'observatoire des subventions, proche de l'iFrap, évalue lui le coût du bac à près de 200 millions d'euros. A l'heure de la réduction des déficits publics, l'idée de Vincent Peillon de remplacer une partie des examens par le contrôle continu peut faire du chemin...

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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