Déclin supposé de l’automobile en 2020, si l’on faisait fausse route ?

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Par Sébastien Guigues Modifié le 15 janvier 2020 à 6h37
Frais Voiture 2017 2
57,5%57,5% des Français considèrent le trafic routier comme première source de pollution.

Contrairement aux messages de plus en plus présents dans les médias et comme le prouve une récente étude(1), les Français demeurent très attachés à la voiture !

Ils sont nombreux à considérer qu’elle est le moyen de transport le plus confortable (74,3%) et le plus fiable. Appréciée pour sa rapidité, sa simplicité, et la liberté qu’elle procure, l’automobile est ainsi considérée par plus d’un Français sur deux comme un moyen de transport indispensable. Néanmoins si la démocratisation de la voiture durant le siècle écoulé s’est accompagnée de progrès colossaux, l’année 2020 marque une étape majeure pour le secteur automobile tout entier. Alors même que nous nous sommes longtemps attachés à optimiser un même type de véhicule, thermique et à quatre roues, la transition qui s’opère d’ores et déjà chez les constructeurs va bousculer tout à la fois les modèles et les énergies proposés comme les formes de consommation de l’automobile.

De l’automobile à la micro-mobilité, quels moyens de transport pour le quotidien ?

Les modes de micro-mobilité, une fois cumulés, tendent à s’affirmer en parfaite égalité avec les transports en commun comme « modes de déplacement estimés idéaux par les Français », néanmoins loin derrière la voiture ou la marche. La trottinette, au cœur de tous les débats, emporte naturellement davantage l’adhésion des habitants d’Ile-de-France, que celle des Français dans leur ensemble. Se distingue en revanche une véritable star qui emporte l’adhésion des Franciliens, comme de tous les Français : le vélo ! Associé au respect écologique, à la performance sportive, et à la liberté, le vélo semble symboliser aujourd’hui un idéal de mobilité inclusive et durable. Néanmoins, la voiture reste encore pour beaucoup, notamment pour les habitants des zones péri-urbaines et rurales, le seul moyen de transport aujourd’hui à leur disposition. Or, les chiffres le prouvent, elle n’est et ne sera pas toujours le moyen de locomotion le plus adapté, d’autant plus en zone urbaine. Les constructeurs automobiles doivent désormais le reconnaitre et se positionner – face à la multiplicité des besoins clients – comme fournisseur de mobilités en diversifiant leur offre via l’intégration dans leur gamme de modèles de vélos, trottinettes et scooters électriques.

Du moteur à combustion à l’électrique, quelles énergies pour les déplacements ?

S’il est intéressant de constater que les Français positionnent l’automobile dans le TOP 3 des modes de transport les plus soucieux de l’environnement (devant le train, le métro, le tramway, ou encore la trottinette !), ils sont dans le même temps 57,5% à considérer que le trafic routier est le premier des facteurs de pollution actuels. Pendant près d’un siècle, nous avons tous utilisé les mêmes énergies fossiles pour produire, se chauffer ou encore se déplacer. Une situation ayant entrainé un déséquilibre de l’écosystème naturel, comme le prouvent aujourd’hui les niveaux élevés de concentration de CO2. Le secteur automobile, conscient depuis plusieurs années de l’importance de son rôle environnemental et encouragé par les nouvelles législations, tend à proposer des solutions permettant de réduire au maximum l’utilisation d’énergies fossiles. Véhicules électriques pour les trajets urbains, au Gaz Naturel (GNV) pour les déplacements longs et le transport de marchandises, ou encore hybride pour les usagers réalisant des moyennes distances ou de longs trajets ponctuels tels que les départs en vacances… la réponse à apporter se doit d’être plurielle à l’image des usages actuelles de la voiture. Si les politiques semblent recommander la solution électrique, c’est bien la multiplication des sources d’énergie qui permettra une réelle transition écologique, réduisant par la même occasion le risque de tendre à une utilisation saturée d’une unique ressource, qui plus est, épuisable. Une solution viable - tout à la fois en termes de prix, d’autonomie, de temps de recharge et d’emprunte environnementale - existe d’ores et déjà avec les véhicules au bio-GNV, gaz produit via un processus méthanisation. Reste aux constructeurs à poursuivre leurs efforts de pédagogie pour que les Français en soient majoritairement informés.

De la possession au partage, quels modes de consommation pour les véhicules ?

Face aux enjeux écologiques actuels, l’économie française toute entière tend à devenir toujours plus collaborative et les consommateurs favorisent de plus en plus le réemploi. Si le secteur automobile a toujours été en pointe sur le sujet de la réutilisation - le marché des véhicules d’occasion étant plus important que le marché du neuf depuis longtemps - le sujet du partage est encore trop peu traité. Or, la mutualisation des moyens de transport est de tout temps la réponse la plus avancée aux problématiques de congestion comme de pollution. Néanmoins, les formes de consommation de l’automobile tendent à se multiplier. Preuve en est : depuis quelques années déjà, il est souvent plus intéressant de privilégier une location longue durée à l’achat d’un véhicule. Possession, partage, location, ou encore achat de moments de mobilité… pour correspondre aux modes de consommation actuels et satisfaire les besoins des usagers de façon responsable, les constructeurs automobiles doivent travailler tout à la fois sur des offres plus flexibles et sur de nouveaux modèles pensés avec les collectivités pour les services de mobilités partagés.

1 Selon le « Scan Mobility », réalisé par le cabinet advent pour SEAT et publié le 04 décembre 2019.

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DG de SEAT France

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