L’Océan Indien, relais de croissance pour la France ?

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Par Rosie Adone Bordet Modifié le 9 décembre 2013 à 3h18

Plus connue pour ses paysages à la beauté époustouflante, cette région du monde recèle des potentialités économiques encore largement inexploitées. Présentes à travers deux départements, La Réunion et Mayotte, La France et ses entreprises peuvent jouer un rôle majeur dans son décollage économique, grâce à une coopération renforcée entre les acteurs régionaux.

Relais culturel et économique entre l’Afrique, l’Asie et l’Occident, cette partie du monde est tout à la fois une terre de contrastes et d’opportunités. S’y côtoient des pays et des économies au niveau de développement très disparates, mais qui tous recèlent de réelles potentialités. Dominée par le géant indien, la région est appelée à devenir un épicentre de la croissance au cours des prochaines décennies, mais aussi le lieu où vont s’exacerber toutes les grandes évolutions des besoins mondiaux. Augmentation de la population entraînant des tensions sur les matières premières, l’énergie, la nourriture, la raréfaction de l’eau potable. Une urbanisation croissante et une explosion de la consommation, avec le développement des classes moyennes des pays émergents. Une élévation du niveau général de formation à travers le numérique. Autant d’opportunités pour des entreprises françaises au savoir-faire reconnu pour apporter des solutions durables à ces grands enjeux sociétaux.

Une carte à jouer : la France est déjà au coeur de l’océan Indien

Avec La Réunion et Mayotte, la France dispose de deux bases stratégiques qui peuvent servir de tremplin à une plus forte coopération économique avec les Etats de la région. Le moyen d’assurer une meilleure insertion de ces territoires dans leur contexte régional, en valorisant leurs atouts naturels et technologiques. Le désenclavement et le développement des infrastructures portuaires françaises de l’océan Indien représentent à ce titre une ambition fondamentale. La Réunion et Mayotte, malgré une certaine augmentation des importations asiatiques, demeurent encore trop tournées vers l’Europe. La mise en oeuvre d’accords de partenariats économiques sera un facteur d’intégration régionale de ces départements avec une ouverture sur de nouveaux marchés. La mise en réseau des ports de l’Océan Indien pourrait faire office de catalyseur au développement des échanges intra-régionaux. La Commission de l’Océan Indien (COI) qui réunit 5 Etats membres (Madagascar, Maurice, les Comores, les Seychelles, Mayotte et la Réunion), représentant 24 millions d’habitants (30 millions en 2025) 595 000 km² de terres émergées et une ZEE de 4,3 M km², pouvant servir de déclencheur à un vaste mouvement de coopération.

Une valorisation durable des ressources halieutiques

La mer et ses multiples ressources encore largement inexploitées représentent l’un des principaux atouts de la zone. La mutualisation des connaissances et l’échange des savoir-faire permettraient de valoriser les compétences régionales, en appui sur les pôles de recherche existants. Ainsi en est-il de l’aquaculture par le développement d’une véritable filière basée sur la recherche et l’innovation initiée par le Pôle d’excellence marine (PEM) de Mayotte et le PRM de La Réunion. Une vision partagée pour favoriser l’émergence d’un réseau d’aquaculture et pisciculture marine de l’océan Indien. Autres filières à redynamiser, la pêche, grâce à une politique commune de co-développement d’une pêche maîtrisée adaptée aux ressources locales, ou le tourisme bleu par le développement des croisières, la découverte du milieu marin, le soutien à la plaisance et aux loisirs nautiques. Le potentiel biotech marine reste lui aussi à valoriser pour créer et développer des produits, des process et services issus des biotechnologies, qui alimenteront de nouveaux marchés. L’étude des organismes marins représente l’un des grands enjeux des années à venir. Les biomolécules extractibles sont grandement valorisables, dans les domaines de l’alimentaire (aquaculture), de la santé (substances bioactives), de l’énergie (microalgues pour biocarburant), de l’environnement, comme dans la mise en œuvre de process industriels. Le développement des énergies renouvelables marines (houle énergie thermique, biomasse…), et l’exploration des ressources minérales, constituent eux aussi un vaste champ d’intervention pour les entreprises désireuses de s’implanter dans la région.

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Rosie ADONE-BORDET est fondatrice de rb&associés et accompagne les chefs d’entreprises, les avocats et personnalités politiques dans leur communication. Originaire de l’'Ile Maurice, elle a initié une politique éditoriale et d’image pour la promotion de l’entreprenariat en France et à l’international.  

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