FIAC : quelle place pour la France sur le marché de l’art mondial ?

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Par Jean-Baptiste Costa de Beauregard Publié le 22 octobre 2014 à 2h34

A l’automne, cette année encore, le marché mondial de l’art contemporain aura les yeux tournés vers Paris. De grands événements s’y préparent : d’importantes expositions (Niki de Saint-Phalle au Grand Palais ou Paul Durand-Ruel au Musée du Luxembourg), la réouverture du Musée Picasso[1], l’ouverture de la Fondation Louis Vuitton[2] et, bien sûr, la 41ème édition de la FIAC qui regroupera près de 3500 artistes et 191 galeries du monde entier[3]. Peu de capitales peuvent se targuer d’un tel engouement, et il faut reconnaître ce savoir-faire parisien de réussir à accueillir l’excellence de la création contemporaine internationale.

A l’automne, cette année encore, le marché mondial de l’art contemporain aura les yeux tournés vers Paris. De grands événements s’y préparent : d’importantes expositions (Niki de Saint-Phalle au Grand Palais ou Paul Durand-Ruel au Musée du Luxembourg), la réouverture du Musée Picasso[4], l’ouverture de la Fondation Louis Vuitton[5] et, bien sûr, la 41ème édition de la FIAC qui regroupera près de 3500 artistes et 191 galeries du monde entier[6]. Peu de capitales peuvent se targuer d’un tel engouement, et il faut reconnaître ce savoir-faire parisien de réussir à accueillir l’excellence de la création contemporaine internationale.

Cette déferlante d’œuvres d’art un peu étourdissante est une excellente occasion d’affirmer, contre tous les pessimismes, à quel point Paris reste une place de référence du marché de l’art mondial.

Bien sûr il est impossible de nier que la France n’est plus le leader qu’elle était il y a soixante ans. Drouot perd chaque année des parts de marché, les artistes contemporains français sont loin des premières places dans les classements internationaux, et les collectionneurs français sont encore trop peu nombreux. Pour autant, les acteurs français qui animent le marché font preuve d’un dynamisme réjouissant qui laisse entrevoir de bonnes perspectives.

Le marché de l’art français n’a pas peur d’innover. Commençons par rappeler que la France se trouve depuis plusieurs années à la quatrième place[7] en termes de ventes d’art à travers le monde, et qu’elle n’est pas menacée de la perdre. Elle prend même la troisième place si l’on prend en compte le nombre d’objets d’art vendus aux enchères, juste devant le Royaume-Uni[8]. La France conserve ainsi toute sa singularité et ses spécialités, comparée aux trois marchés mondialisés où s’entrechoquent les records (Etats-Unis, Chine, Royaume-Uni), ou aux nombreux marchés encore très locaux qui l’entourent en Europe continentale.

Paris a su en outre saisir l’opportunité de l’internationalisation du marché. Ainsi, la France montre une forte attractivité envers les acheteurs étrangers, puisqu’un tiers des lots vendus aux enchères en 2013 l’ont été à ces derniers, et même deux tiers si l’on prend en compte la valeur de ces lots[9]. La présence de plusieurs maisons de vente françaises à l’étranger (Artcurial en Italie ou en Autriche, Pierre Bergé & Associés en Belgique), mais aussi des grands galeristes parisiens (comme Emmanuel Perrotin à Hong Kong et à New York, Magda Danysz à Shanghai) démontre le rayonnement de la France par sa volonté de s’ouvrir à la clientèle internationale. Les foires françaises suivent le même mouvement : le Pavillon des Arts et du Design (PAD) est à Londres, la FIAC bientôt à Los Angeles. L’installation à Paris de grands acteurs mondiaux reconnus (Christie’s et Sotheby’s pour les enchères, Marian Goodman ou Larry Gagosian pour les galeries) confirme encore cette inscription de Paris dans le paysage mondial du marché de l’art.

Le marché français a su également démontrer sa capacité à innover, et ce au sein de l’un de ses modes de vente les plus traditionnels, les ventes aux enchères : création de nouvelles spécialités telles que la bande-dessinée lancée par Artcurial il y a quelques années, mais aussi de nouveaux lieux plus conviviaux, comme une salle de vente ouverte en soirée par Fauve Paris en partenariat avec un bar à vin.

Par ailleurs, dans cette révolution qu’est la vente d’art en ligne, qui n’en est encore qu’à ses débuts, le marché français a fait mieux que suivre, il a innové. En effet, plusieurs acteurs ont su répondre à ces nouveaux besoins en inventant des modèles inédits de plateformes de vente en ligne : Expertissim pour la vente d’objets anciens et de bijoux, Artsperpour l’art contemporain, Artviatic pour l’art moderne de grande valeur… Cette année encore, la FIAC s’est elle aussi « digitalisée » avec un outil performant de visite virtuelle.

Enfin, s’agissant des collectionneurs, chaque année, de nouveaux visages émergent – souvent issus du monde des affaires – qui n’hésitent pas à insuffler à leur collection la vitalité et la créativité qu’ils ont su donner à leur entreprise. En témoignent l’importance donnée à l’art contemporain dans le groupe Galeries Lafayette par Guillaume Houzé, ou encore l’ouverture au public de leur jeune collection par Chiara et Steve Rosenblum.

Dans un marché de l’art fortement internationalisé, et en passe de devenir de plus en plus numérique, Paris prouve son dynamisme en prenant part à l’ensemble des mutations en cours. Reste aux différents acteurs du marché à continuer sur cette lancée où l’innovation doit sans cesse cohabiter avec les acquis historiques de l’une des plus anciennes et des plus riches places du marché de l’art au monde.

1 Le 25 octobre 2014

2 Le 27 octobre 2014

3 Du 22 au 26 octobre 2014

4 Le 25 octobre 2014

5 Le 27 octobre 2014

6 Du 22 au 26 octobre 2014

7 Arts Economics, TEFAF Art Market Report 2014

8 Arts Economics, TEFAF Art Market Report 2014

9 Conseil des Ventes Volontaires, Rapport d’activité 2013

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Jean-Baptiste Costa de Beauregard est Expert Marché Fine Art - Hiscox France 

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