Ce que pensent le FMI et Bruxelles de la réforme des retraites

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Par JOL Press Modifié le 18 septembre 2013 à 12h28

Le projet de loi sur la réforme des retraites est présenté ce 18 septembre en Conseil des ministres en vue d'un examen à l'Assemblée nationale le 7 octobre. A l'issue de deux jours de rencontres avec les partenaires sociaux, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault dévoilait, mardi 27 août, les principales mesures de sa réforme. Un projet jugé décevant par l'économiste en chef du Fonds monétaire international, Olivier Blanchard, et qui ne va pas assez loin pour le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

La réforme des retraites présentée ce mercredi 18 septembre en Conseil des ministres ne déplaît pas uniquement à la CGT, FO, FSU et Solidaires. L'économiste en chef du Fonds monétaire international, Olivier Blanchard, n’a pas caché sa déception le 17 septembre dans un entretien au quotidien La Croix.

« La réforme des retraites est essentielle », a expliqué Olivier Blanchard. « Telle qu’elle a été présentée, elle est décevante. Plutôt qu’une augmentation des contributions, j’aurais préféré voir une augmentation plus rapide du nombre d’années de cotisation, ou de l’âge de départ à la retraite, qui est l’un des plus bas d’Europe, et une rationalisation des régimes spéciaux. »

Le FMI pour une augmentation plus rapide du nombre d’années de cotisation

Le texte présenté par le Premier ministre prévoit en effet que la durée de cotisation requise pour une retraite à taux plein soit relevée progressivement, à partir de 2020, d'un trimestre tous les trois ans. Cette mesure« s'appliquera à tous : salariés du privé, fonctionnaires et agents des entreprises publiques », a précisé Jean-Marc Ayrault.

« Si cette hausse des contributions (cotisations vieillesse, NDLR) est partiellement compensée par une diminution d’autres contributions (cotisations famille, NDLR), alors cette réforme risque de ressembler à un tour de passe-passe comptable du point de vue du budget dans son ensemble », a expliqué l'économiste en chef du FMI.

La durée de cotisation est actuellement fixée à 41,5 ans pour la génération 1956. Elle atteindra 42 ans en 2023 pour la génération née en 1961, 42 ans et demi en 2029 pour la génération née en 1967 et 43 ans en 2035 pour la génération née en 1973. La durée restera fixée à 43 ans pour les générations suivantes.

Bruxelles pour une baisse du coût du travail

De son côté, le vice-président de la Commission européenne, Olli Rehn, également en charge des Affaires économiques et monétaires, a demandé à François Hollande de compenser rapidement l'impact négatif de la réforme des retraites sur les entreprises. « C'est une réforme à la française. Elle va dans la bonne direction. Mais nous attendons toujours de savoir comment son impact négatif sur le coût du travail se trouvera compensé de façon à ne pas nuire à la compétitivité », a-t-il déclaré dans un entretien au Figaro. « La réforme du système de retraite ne doit ni augmenter les charges des entreprises, ni décourager l'emploi. »

Et d’interroger : « Est-ce la bonne méthode d'annoncer tout de suite de nouvelles charges, en promettant pour l'avenir une ‘compensation’ qui reste à préciser en faveur des entreprises ? » Le gouvernement a, en effet, exclu d'augmenter la CSG et choisi d'augmenter les cotisations vieillesse acquittées par les entreprises et par les salariés. Une hausse de la CSG « pèserait sur l'ensemble des ménages, elle n'a pas été créée pour financer les retraites », a expliqué le Premier ministre. « Ce sont donc les cotisations sociales qui seront sollicitées à un faible niveau et progressivement », a-t-il ajouté.

Réponse du gouvernement

Vendredi 13 septembre, le Premier ministre a répondu à Olli Rehn lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale : « Olli Rehn a dit que nous avions fait une ‘réforme à la française’, c'est un hommage ! » « Je ne veux pas faire une réforme à la britannique ou à l'allemande, je ne suis pas d'accord avec le salaire à 4 euros l'heure en Allemagne », a-t-il précisé, rappelant qu'il militait pour un salaire minimum à l'échelle européenne. « Certains pensent qu'une réforme courageuse, c'est une réforme qui doit faire mal aux gens, ce n'est pas ma conception. »

Le ministre des Finances, Pierre Moscovici, a lui aussi répondu aux critiques devant la presse. La France« mène depuis 16 mois une politique de réformes extrêmement ambitieuse », a-t-il lancé. La réforme des retraites ? « C’est une réforme structurelle ambitieuse que nous n'étions pas contraints de faire cette année. » Selon lui, « le financement de la réforme des retraites ne pèsera pas sur le coût du travail », mais il n’en dira pas davantage…

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