Les femmes et le pouvoir : Une approche différente

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Par Corinne Verrecchia Modifié le 8 mars 2013 à 8h34

La question des femmes en rapport avec le pouvoir est au cœur des débats, surtout des forums au féminin. La formulation est variée : « les femmes et le pouvoir », « les femmes au pouvoir », « le pouvoir aux femmes ». Autant de formulations qui ne visent pas la même réalité.

Qu’en est-il objectivement ? : Les femmes aiment-elles le pouvoir ? Le souhaitent-elles ? Quel regard portent-elles sur ce pouvoir qui serait recherché ? Savent-elles l’exercer ?

OUI les femmes ont par hypothèse un rapport différent au pouvoir puisque cet élément ne fait pas partie spontanément de leur échelle de valeur et de leur fonctionnement naturel. La femme n’exerce pas le pouvoir mais utilise ses compétences, son savoir-faire, son humanité, ses sentiments, pour réaliser ses tâches et missions.

NON, le terme ambition qui caractérise la recherche du pouvoir ne me semble pas être synonyme de « travail bien fait » et « accomplissement de la mission impartie ». Or ce sont ces critères qui accompagnent les femmes dans le déroulement de leur carrière.

L’analyse de Sophie Cadalen, auteur de « Des femmes de pouvoir, des hommes comme les autres ? » (Seuil 2008), souligne l’ambiguïté de la relation au pouvoir pour les femmes dès lors qu’il conviendrait de choisir entre féminité et puissance. L’ambition n’est ni gentille ni tendre et résulte d’un désir personnel impérieux qui s’accorderait mal avec l’identité attribuée au sexe féminin.

Les femmes se trouvent par conséquent dans la situation de devoir apprivoiser un élément de fonctionnement propre au système masculin. Mais cela ne doit pas être ignoré ni être considéré comme un vecteur de difficultés et/ou de différences. Le pouvoir est considéré par les femmes comme un outil. Elles auront tendance en principe à l’exercer avec justesse et à le rechercher lorsqu’il est indispensable. Elles ne le prendront pas comme une fin en soi qui sert uniquement à la réalisation d’une ambition personnelle. La différence se situe là.

Si les femmes se sentent parfois mal à l’aise avec le pouvoir et son exercice, c’est parce qu’elles perçoivent rapidement où en sont les dangers et les limites… L’exercice politique, quel qu’en soit le contexte (élections, évolution au sein de l’entreprise ou positionnement dans un groupe) reste un challenge pour les femmes dans un monde mixte. Il est intéressant de constater que cet enjeu disparaît lorsqu’elles se regroupent….

En parallèle et pour ouvrir le débat sur cette question essentielle, ne pourrait-on pas mettre en exergue la façon dont les femmes vivent l’échec et quels sont finalement les évènements vécus comme tels ? Nous serions certainement surpris de constater que le rapport des femmes à l’échec est probablement différent de celui des hommes dès lors qu’Ambition, Réussite et Pouvoir n’ont pas la même portée.

En conclusion, il est peut-être utile de rappeler que le pouvoir peut-être obtenu et être exercé de bien des manières…. Ce n’est pas non plus le synonyme de rapport de force ! C’est pour cela que le rapport des femmes au pouvoir, bien que différent, est tout aussi judicieux et efficace.

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Diplômée d’un DESS de fiscalité et droit des affaires de Paris 2 Assas, Corinne Verrecchia est avocate. Elle est également membre de l’ACE (Avocats Conseils d'Entreprises), de l’IACF (Institut des Avocats Conseils Fiscaux) mais aussi du Rotary international et du réseau féminin WIG (Women's Interest Group). Elle est aujourd’hui adhérente de l’IFA (Institut Français des Administrateurs) et de l’association des avocates administrateurs de sociétés (AAA+). 

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