La collection d’entreprise, artistique ou patrimoniale, un phénomène en expansion

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Par Philippe Herlin Publié le 23 septembre 2016 à 5h00
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60 %Plus de 60 % des collections patrimoniales ont été créées après 1990.

Comment les entreprises abordent-elles l’art ou le patrimoine dans leurs activités, une étude fait le point sur la question.

L’assureur AXA est très présent dans le monde de l’art, AXA Art figure en effet parmi les grands assureurs d’œuvres d’art dans le monde, pour les collectionneurs privés, les entreprises, les fondations ou les musées. Justement, pour mieux connaître l’un de ces types de clientèle, AXA Art a eu la bonne idée de commander une étude à une universitaire sur les collections d’entreprise.

Les collections d’entreprise sont de deux sortes :

- patrimoniales, c'est-à-dire constituées de pièces produites par l’entreprise (vêtements, flacons, objets d’art, bâtiments historiques, etc.)

- artistiques, c'est-à-dire constituées d’œuvres d’art acquises auprès d’artistes ou sur le marché de l’art

Si l’on n’a pas d’estimation du pourcentage d’entreprises qui possède une collection (il s’agit d’une enquête réalisée auprès de 104 entreprises, pas d’un sondage), l’étude de Nathalie Moureau, de l’Université Paul-Valéry de Montpellier, établit que 30% des collections détenues par les entreprises sont patrimoniales et 70% artistiques.

Les collections patrimoniales sont constituées d’un grand nombre de pièces (60% en comptent plus de 1000), au contraire des collections artistiques (60% en comptent moins de 150). La collection patrimoniale a pour objectif de valoriser le patrimoine de l’entreprise, et ces pièces sont gratuites pour la plupart par définition, au contraire des œuvres d’art.

Nous avons affaire à un phénomène relativement récent : plus de 60% des collections patrimoniales et 83% des collections artistiques ont été créées après 1990. Ces collections ne sont nullement réservées aux grandes entreprises, 38,5% des collections sont en effet détenues par des PME.

Plus de 60% des collections artistiques et 55% des collections patrimoniales ne sont pas visibles du grand public, elles sont prioritairement destinées aux salariés (la collection artistique se retrouve dans les bureaux du top management à 49% et dans les espaces communs à 80%). Cependant ces entreprises n’hésitent pas à prêter leurs œuvres pour des expositions (à 70% pour les collections patrimoniales).

On ne s’étonnera pas de constater que les collections patrimoniales sont très représentées en luxe/beauté/mode (26%), mais aussi que la plupart des autres secteurs sont représentés. Par contre, les collections artistiques sont liées à un nombre réduit de secteurs, elles concernent des entreprises tournées vers une clientèle aisée ou appartenant à un secteur créatif ou innovant, "la collection participe alors de l’objet social de l’entreprise" comme l’indique l’étude. Ce sont les secteurs de la banque/finance/assurance (22%), l’immobilier (16%) et les services créatifs aux entreprises (19%).

Loin de l’image de la "danseuse", la collection répond à des logiques patrimoniales ou d’image qui expriment l’identité de l’entreprise.

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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