Un bateau à 1,4 million d’euros avec des problèmes de conception… Qui est responsable ?

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Par Patrick Crasnier Modifié le 31 juillet 2019 à 12h19
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Le président de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer) fait machine arrière face aux nombreux articles et commentaires sur cette affaire.

Pour rappel, la SNSM voulait retirer le canot de sauvetage tout temps de l’île de Sein, un des endroits les plus dangereux, pour le prêter aux Sables-d’Olonne qui n’avait plus de moyens de secours depuis le naufrage du 7 Juin.

Le communiqué de la SNSM informe qu’un autre moyen a été trouvé pour les Sables-d’Olonne, le temps de la réparation du canot en panne.

La colère des habitants et des sauveteurs bénévoles de l’île de Sein a donc eu raison de cette décision que personne ne comprenait. Le canot « Yves et François Oliveau » restera donc dans le port de cette île située au milieu de récifs à fleur d’eau.

Quant au port des Sables-d'Olonne, il recevra le 1er août un SRA (semi rigide aluminium) équipé de deux moteurs de 150 chevaux et permettant le sauvetage jusqu’à 6 miles des côtes.

La réunion qui avait été envisagée à Audierne le mercredi 31 Juillet n’a donc plus lieu d’être, elle est de ce fait annulée, informe le communiqué de la SNSM.

Une issue provisoire

Cette affaire trouve donc une issue provisoire, mais les questions qui se posent restent toujours en suspend. Le canot neuf (inauguré en 2016) des Sables-d’Olonne, le « Jacques Joly » est en panne depuis janvier 2019. C’est cette panne qui a obligé les sauveteurs de cette zone a sortir avec un vieux bateau de 1986 beaucoup moins performant que le canot tout temps.

Face a l’absence du canot tout temps le « Jacques Joly » des Sables–d’Olonne beaucoup de questions restent encore en suspend. Les quelques éléments qui ont filtré sont plutôt inquiétants, dès le début de l’année 2019 les sauveteurs des Sables-d’Olonne ont constaté des avaries majeures : la passerelle qui se désolidarise du pont, des vibrations... Ces problèmes ont été communiqués au chantier constructeur Sibiril de Carantec dès février 2019.

Nous serions donc en face non pas d’une panne non réparée mais de problèmes de malfaçon nécessitant des expertises toujours très longues puis sans doute un procès. La date annoncée du 15 septembre pour « emprunter » le canot de Sein est difficilement crédible, les habitants de l’île n’y ont pas cru, ils ont sans doute eu raison.

Depuis le mois de février 2019 que le chantier constructeur a été informé, l’affaire est toujours en l’état et le Jacques Joly toujours à quai, immobilisé. Tant de problèmes de conception sur un bateau dont le coût est de 1,4 million est incompréhensible, les experts devront en trouver les responsabilités.

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Patrick Crasnier est diplômé en sciences humaines 3eme cycle en psychopathologie, après de longues années passées en cabinet libéral comme psychanalyste, blessé lors d’un attentat terroriste cesse cette activité en 1995. Continue comme photojournaliste, journaliste radiophonique (activités menées conjointement avec celle de psychanalyste depuis 1983) puis comme journaliste rédacteur au journal Toulousain et à l’écho des entreprises. Actuellement photojournaliste correspondant pour l’agence de presse panoramic et rédacteur dans plusieurs revues.

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