Le chômage, au cœur des préoccupations des salariés européens

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Par JOL Press Modifié le 13 juin 2013 à 16h50

Les Européens sont de plus en plus inquiets pour leur avenir professionnel. C'est ce que révèle le baromètre Edenred-Ipsos 2013, sur le bien-être et la motivation des salariés européens, publié mercredi 12 juin. Dans un contexte de crise, comment évoluent l'opinion des salariés européens et leur motivation au travail ?

Pour répondre à cette question, l'institut de sondage a enquêté en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en France, en Italie et au Royaume-Uni, auprès d'un échantillon de 7 200 salariés. La plupart d'entre eux considère qu'en cas de perte de leur emploi, il sera difficile de retrouver un poste comparable.

Vie professionnelle envahisssante et peur de ne pas retrouver son poste

Le taux de chômage atteint aujourd'hui 12,2 % de la population active, selon les données publiées vendredi 31 mai par l'Office européen des statistiques Eurostat. Pour 44% des salariés allemands (+10 points vs. 2008) et 50% des salariés italiens (+21 points vs. 2008), le maintien de l'emploi est aujourd'hui une préoccupation majeure. Une préoccupation largement partagée par les autres Européens qui pensent consacrer trop de temps à leur travail : 29% des français (-1 point vs. 2012), 29% des belges (+2 points vs. 2012), 37% des britanniques (+2 points vs. 2012), et 37% des espagnols (+2 points vs. 2012) aimeraient prendre davantage de temps pour leur vie personnelle.

En cas de perte d'emploi, près de 58% des travailleurs français estiment par ailleurs qu'il leur sera difficile de trouver rapidement un poste comparable. C'est également le cas pour les salariés allemands, anglais et 70% des Italiens. Des chiffres particulièrement préoccupants et qui mettent en lumière les inquiétudes de ces salariés craignant de connaître le taux de chômage de la Grèce – 27% en mars - ou de l'Espagne - 26,8% selon les données publiées par l'Office européen des statistiques Eurostat.

En France, en Italie et en Espagne, l'enquête révèle un déséquilibre entre le sentiment d'implication des salariés et celui d'être, en parallèle, reconnu : seuls 43% des salariés français, 48% en Italie et 49% en Espagne se déclarent satisfaits de la reconnaissance de leur implication. Le potentiel de « frustration » est élevé.

Une loyauté par défaut des employés envers leur employeur

Par ailleurs 55% des salariés français jugent insuffisante l'action de leur employeur dans le domaine du bien-être au travail (contre 31% en Allemagne, 28% en Belgique, 28% au Royaume-Uni, 31% en Espagne et 34% en Italie). Selon un sondage publié en début de semaine par l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact), révélait en effet que près de sept salariés sur dix (68%) estimaient que la qualité de vie au travail s'était dégradée ces cinq dernières années.

Autre élément intéressant, les salariés européens seraient fidèles à leur emploi plus par « défaut » que par véritable intérêt pour le poste. A cause du contexte économique difficile, 58% des salariés français déclarent ne pas songer à quitter leur entreprise, ce chiffre atteignant 60% en Allemagne et 66% en Belgique. La mobilité serait considérée pour la plupart d'entre eux comme une « prise de risque ».

Mais pour Antoine Solom, Directeur international, Ipsos Loyalty, « en ces temps de crise, il ne faut pas se reposer sur la loyauté par défaut, mais au contraire développer des politiques actives et ciblées en direction des salariés, notamment dans les deux domaines clés que sont le bien-être au travail et le développement professionnel. »
Le chômage, priorité européenne

Dans une lettre aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a récemment appelé les dirigeants européens à concentrer leurs efforts sur la lutte contre le chômage et en particuliers celui des jeunes. « Le nombre de personnes sans emploi dans l'Union, notamment parmi les jeunes, a atteint des niveaux record », a-t-il souligné. Ce taux de chômage « est devenu un des problèmes les plus urgents dans la plupart, si ce n'est dans tous, des Etats membres. C'est pourquoi nous devons faire tout notre possible pour le gérer ensemble. »

Cette question devrait être un des thèmes prioritaires du prochain sommet des 27 et 28 juin, et pour cause, en avril, les jeunes actifs européens étaient 23,5% à être sans travail.

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