« Passoires thermiques » : vendre est de loin le premier choix des propriétaires

Les logements notés « G+ » au Diagnostic de performance énergétique (DPE) ne pouvant plus être proposés à la location depuis le 1er janvier 2023, les propriétaires cherchent avant tout à s’en séparer, plutôt que d’entreprendre des travaux de rénovation et les remettre en location.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 2 février 2023 à 9h44
Passoires Thermiques Dpe Vente
37%À Paris, les « passoires thermiques » représentent 37% du stock total des biens en vente.

Un mauvais DPE, la première motivation pour vendre leur bien pour 31% des vendeurs

Le couperet est tombé le 1er janvier 2023 : conformément à la loi Climat et Résilience, les pires « passoires thermiques » ne peuvent plus être proposées à la location. Il s’agit des logements dont la consommation d'énergie (chauffage, éclairage, eau chaude, ventilation, refroidissement...) telle qu’attestée par le Diagnostic de performance énergétique (DPE) est supérieure à 450 kWh/m2/an. Les propriétaires, majoritairement au courant de cette interdiction, l’avaient bien anticipée, révèle une étude du groupe SeLoger, spécialisé en transactions immobilières.

Sur le site de SeLoger, les « passoires thermiques » représentent aujourd’hui 19,2% de l’ensemble des biens mis en vente, contre 11,2% en 2020. Un mauvais DPE constitue d’ailleurs une raison phare pour vendre un logement : interrogés sur ce qui les a poussés à vendre leur bien, 31% des vendeurs de résidence principale répondent qu’ils ont décidé de vendre en raison d’un mauvais DPE. La proportion monte même à 50% parmi les vendeurs de résidence secondaire, révèle un sondage commandé par SeLoger.

« Passoires thermiques » : 70% des appartements classés « F » ou « G » sont négociés

Les candidats à l’acquisition, eux aussi, sont bien au courant de cette évolution législative, et surtout des évolutions à venir concernant les « passoires thermiques ». Le même sondage nous apprend que 90% des futurs acquéreurs déclarent d’ores et déjà ne visiter que les biens ayant un bon DPE ou considèrent un mauvais DPE comme un argument de négociation. Ainsi, 70% des appartements classés « F » ou « G » sont négociés dans les 10 plus grandes villes (hors Paris), contre 61% des biens des classes supérieures. Cette négociation est aussi plus agressive pour les « passoires thermiques » avec une marge de négociation de -5,6% en moyenne en France (contre -3,7% pour les biens des autres classes).

Les propriétaires de « passoires thermiques » eux aussi sont conscients de la moindre valeur marchande de leur bien. Toujours selon ce sondage, ils se disent prêts à baisser le prix de vente à cause du DPE de leur bien (79% pour les vendeurs de résidence principale et 57% pour les vendeurs d’investissement locatif). La tendance s’était d’ailleurs enclenchée bien en amont de l’entrée en vigueur en cette interdiction : la base d’annonces immobilières de SeLoger montre que les prix des « passoires » ont augmenté en moyenne de 3,7% depuis juillet 2021, c’est deux fois moins que pour les autres biens (+7%).

Le sondage cité dans cet article a été réalisé pour SeLoger par OpinionWay auprès de 5.000 Français du 20 décembre 2022 au 5 janvier 2023 sur un échantillon représentatif de la population française.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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