Pétrole : des besoins élevés mais un risque sur le transport

Nous approchons de plus en plus d’une zone de turbulence avec le pétrole et surtout son transport.

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Par Daniel Moinier Publié le 26 octobre 2023 à 5h00
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40%L'industrie du fret prévoit de baisser de 40% ses émissions de CO2 en 2040.

Depuis l’arrivée de la transition écologique, la lutte contre les énergies fossiles est entrée dans le paysage contestataire. La chasse aux pollueurs fait rage et les pétroliers sont dans le viseur, y compris les transporteurs avec des tankers énormes qui consomment une quantité très importante de fuel, même si d’importants efforts sont faits. Il faudra beaucoup de temps pour arriver aux normes mises en place. Bonne nouvelle un « tanker à voile » vient de commencer son premier voyage, sera-t-il rentable ?

Contrairement à ce qu’envisage le GIEC et d’autres organismes régulateurs, la demande mondiale de pétrole ne va pas décroître, au contraire.

La consommation mondiale de pétrole est à son plus haut niveau actuellement, avec environ 104 millions de barils par jour. Cependant son prix reste toujours fluctuant en fonction de différents critères : restrictions de débit, dévaluations, inflations, guerres, sanctions, sinistres. Pour l’instant il n’existe pas de meilleure source d’énergie compte tenu du prix pour le remplacer.

Des pays relativement nouveaux en ont de plus en plus besoin : La Chine, l’Inde, les pays Africains, etc… Le niveau de vie augmentant cela entraîne une hausse du besoin.

La très grande difficulté qui s’annonce est le manque de capacité de transport due aux restrictions mises en place par les lois de la transition. En revanche, si les prix du pétrole s’élèvent, les compagnies auront les moyens de transformer ou acheter de nouveaux navires aux nouvelles normes.

La pression des dirigeants contre les énergies fossiles ne facilite pas une bonne vision anticipatrice pour effectuer des investissements qui vont devenir primordiaux. Depuis plusieurs années l’industrie du fret : carburants, pétrole, gaz naturel, attend plus d’informations concernant les règles à venir. Les sociétés ont besoin de plus de visibilité sur les types d’investissements qui seront autorisés et sur les normes nouvelles, carburant, moteurs…

Construire un navire dure des décennies et les coûts de construction sont en grande évolution, plus de 30% de hausse. De plus les stocks de navires sont en forte baisse dû au flou sur les régulations. D’autres normes contraignantes mises en place par l’organisation maritime nationale (organisme de l’ONU) vont encore accentuer la baisse de commandes de navires. Le plan de réduction des émissions de carbone de 40% par l’industrie du fret avant 2040 ne va pas arranger les choses.

Les guerres actuelles apportent encore plus de pression même si une baisse non prévue mais provisoire du prix du baril vient d’arriver.

Passer des commandes à l’aveugle est très risqué car le chantier durant au minimum deux ans et demi, que seront les coûts réels à cette date, y compris ceux d’exploitation ?

Le problème se complique encore plus, car environ 300 pétroliers seront en fin de course avant fin 2027. Ce qui va réduire considérablement les capacités de transport et certainement élever le prix des produits pétroliers par raréfaction.

Même les transporteurs de produits raffinés vont souffrir de la baisse prévisible des livraisons. Sauf si l’écologie verte met la pression, ce qui ferait chuter les quantités achetées, donc amènerait à diminuer le prix du pétrole ou tout du moins le stabiliser en dessous de 100 dollars.

En ce qui concerne l’avenir, la demande de pétrole ne devrait pas encore s’effondrer tant qu’il est rentable de l’extraire à un coût inférieur par rapport aux autres sources d’énergie. La demande mondiale provenant de la Chine, surtout de l’Inde et de tous les pays en développement notamment africains, va se maintenir et même progresser ? Tous ces pays voulant un niveau de vie plus élevé, ils passeront encore par la production pétrolière.

L’hydrogène fera également son apparition et peut-être d’autres nouveaux moyens techniques et de transport vont voir le jour. L’innovation avance à grand pas.

www.danielmoinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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