À Paris, la respiration change d’ère. Après dix ans de politiques volontaristes, la Capitale affiche une amélioration tangible de la qualité de l’air. Les chiffres confirment des gains inédits, mais la route reste longue pour répondre aux exigences sanitaires et réglementaires qui s’imposent dès 2030.
Pollution : pourquoi Paris respire mieux aujourd’hui

À Paris, la qualité de l’air s’est nettement améliorée
Les résultats publiés par Airparif sont sans ambiguïté : « Au cours des dernières décennies, la qualité de l’air s’est largement améliorée à Paris ». Entre 2012 et 2022, l’exposition moyenne des habitants de Paris au dioxyde d’azote a chuté de 40 % et celle aux particules fines de 28 %. Dans le même temps, les émissions de CO₂ issues du trafic routier ont diminué de 35 %. Ces données confirment que la pollution atmosphérique baisse, même dans une Capitale où la densité et le trafic restent élevés. « Entre 2012 et 2022, une diminution moyenne de 40% des niveaux de NO₂ […] est observée », insiste Airparif.
La Ville de Paris indique que toutes les valeurs limites européennes en vigueur ont été respectées en 2024. Entre 2014 et 2024, les concentrations de dioxyde d’azote y ont baissé de 45 % et les particules de 35 %. Dans Paris, les abords des grands axes concentrent encore des risques, mais les baisses y sont plus fortes : −45 % pour le NO₂ et −31 % pour les PM2,5.
Pourquoi Paris a pu inverser la pollution ?
Airparif a décomposé les causes de cette baisse. La modernisation du parc de véhicules explique à elle seule la moitié de la réduction du NO₂ à Paris. La diminution du trafic représente environ un quart, et le reste provient des autres « mesures » appliquées à des secteurs comme le chauffage ou l’industrie. « Les émissions de dioxyde de carbone, dues au trafic routier, ont, elles, baissé de 35% », précise encore Airparif.
Les transformations urbaines à Paris ont joué un rôle déterminant. La Capitale estime que la voiture ne représente plus que 4 % des déplacements. Pour accompagner ce basculement, plus de 1 500 km d’itinéraires cyclables ont été aménagés et la pratique du vélo a bondi de 71 % depuis 2019. Ce rééquilibrage modal contribue à la baisse des émissions. Le déploiement de la zone à faibles émissions (ZFE), la généralisation des limitations de vitesse et la création d’axes réservés au covoiturage participent aussi à la réduction de la pollution.
Santé publique, nouveaux seuils et cap 2030 : quels risques persistent pour Paris ?
Si Paris respire mieux, les enjeux de santé restent entiers. En 2019, la pollution atmosphérique a encore causé environ 1 800 décès prématurés en Île-de-France, selon Airparif. Dans la Capitale, les maladies respiratoires et cardiovasculaires liées à la pollution demeurent une préoccupation.
L’organisme souligne également qu’en 2024, les futures valeurs limites européennes pour 2030 auraient été dépassées par 70 % des Parisiens pour le dioxyde d’azote. Les progrès sont donc nets, mais ils ne suffisent pas encore pour atteindre les standards sanitaires.
