Recherche d’emploi : et si vous demandiez à l’IA ?

Les demandeurs d’emploi s’adaptent aux outils modernes, et l’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un allié incontournable. Mais comment ces technologies transforment-elles réellement la recherche d’emploi ? Une étude de France Travail nous éclaire sur les opportunités que représente l’intelligence artificielle pour la recherche d’emploi… selon les chômeurs eux-mêmes.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 24 janvier 2025 à 6h30
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7,4%Le taux de chômage au sens du BIT atteint ainsi 7,4 % de la population active en France au troisième trimestre 2024.

En octobre 2024, une enquête menée auprès de 5 294 demandeurs d'emploi a révélé une adoption massive des outils d'intelligence artificielle dans la recherche d'emploi. Cette étude, le premier volet de l'Observatoire IA & Emploi, cofondé par Konexio et Diversidays en partenariat avec France Travail, souligne le potentiel de l’IA comme levier d’inclusion.

L'adoption massive des outils d’IA dans la recherche d’emploi

Selon l’étude, 77 % des demandeurs d’emploi (DE), soit plus de trois quarts, ont déjà utilisé l’intelligence artificielle dans leur parcours de recherche. Les outils les plus populaires incluent :

  • Les recommandations automatiques (63 %),
  • Les logiciels de création de CV (35 %),
  • Les chatbots interactifs (31 %),
  • Les simulateurs d’entretien (13 %).

Ces outils ne sont pas réservés à une élite : 76 % des personnes ayant un niveau inférieur au baccalauréat les utilisent, tout comme 80 % des diplômés Bac+5 ou plus. Ce quidémontre une accessibilité croissante des technologies IA, indépendamment du niveau d’éducation.

Parmi les 46 % des utilisateurs satisfaits, 40 % exploitent l’IA pour personnaliser CV et lettres de motivation. D’autres, environ un tiers, utilisent les algorithmes de plateformes comme LinkedIn pour accéder à davantage d’offres. Ces outils redéfinissent la recherche d’emploi en simplifiant les processus et en augmentant l’efficacité.

Fractures générationnelles et disparités d'usage : l’IA n’est pas pour tout le monde

Un écart générationnel marqué

L’adoption de l’IA varie fortement selon l’âge. 83 % des moins de 25 ans intègrent ces technologies dans leur stratégie, contre seulement 69 % des plus de 50 ans. Les jeunes sont naturellement plus familiers avec les outils numériques, tandis que les seniors expriment des réticences face à leur complexité.

Un facteur de genre

Les femmes sont légèrement plus nombreuses à utiliser l’IA (79 % contre 74 % des hommes). « Si les femmes privilégient plutôt l’IA pour l’amélioration de la qualité de candidature, les hommes la mobilisent davantage pour organiser leurs démarches, comme gérer un calendrier de candidatures », souligne France Travail dans son étude.

Disparités éducatives

Le niveau d’éducation influence directement la confiance en l’IA. Si 61 % des Bac+5 se sentent à l’aise avec ces outils, ce chiffre tombe à 34 % pour les titulaires d’un CAP ou BEP. « Cette aisance se reflète dans l’adoption d’outils comme les chatbots , largement plébiscités par les profils Bac+3 et plus. »

L’IA : compétence de demain nécessaire à trouver un emploi

Pour 50 % des demandeurs d’emploi, les compétences en IA seront indispensables pour leur futur poste. Cette anticipation est particulièrement forte chez les diplômés Bac+5 (77 %) et les cadres (72 %).

Cependant, 40 % des demandeurs d’emploi s'inquiètent de l’impact de l’IA dans le processus de recrutement, notamment :

  • La perte d’interactions humaines (55 %),
  • Les risques pour la confidentialité des données (47 %),

« Par ailleurs, 30 % des DE ayant des appréhensions sur l’utilisation de l’IA dans le recrutement, estiment que les CV et lettres générés par IA deviennent trop standardisés, ce qui pourrait nuire à la différenciation des candidats », souligne l’étude publiée le 23 janvier 2025. Pour surmonter ces défis, 25 % des DE souhaitent se former à ces technologies, mettant en lumière l’importance de démocratiser les formations.

L’intelligence artificielle s’impose comme un outil stratégique pour les demandeurs d’emploi, malgré les fractures générationnelles et éducatives. Pour Cyril Nouveau, directeur des statistiques chez France Travail, « les potentialités offertes par l’IA dépendent de l’appropriation qu’en font les demandeurs d’emploi. »

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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