La saison des achats pour la rentrée scolaire 2025 apporte cette année une note inattendue : les prix moyens des fournitures affichent une légère baisse par rapport à l’an dernier. Ce recul, encore timide, tranche avec les hausses spectaculaires observées en 2022 et 2023.
Rentrée 2025 : les prix des fournitures scolaires en léger recul, mais la facture reste lourde pour les familles

Mais au-delà des pourcentages, les ménages restent confrontés à une dépense globale conséquente, renforcée par des disparités marquées selon les produits et les périodes d’achat.
Fournitures scolaires : un recul inédit, mais inégal selon les rayons
Selon une étude NielsenIQ relayée par Franceinfo le 13 août 2025, les prix moyens en grandes surfaces reculent de –1,2 % sur un an, et de –1,5 % dans les magasins spécialisés. Les raisons ? Une conjoncture de matières premières plus favorable, une concurrence accrue entre enseignes, et des opérations promotionnelles plus agressives à l’approche de l’été.
Les produits de papeterie tirent le plus leur épingle du jeu :
- Cahiers et copies doubles : –4,6 %
- Stylos à bille : –3,1 %
- Crayons de couleur : –2,8 %
En revanche, certains rayons restent orientés à la hausse. La colle grimpe de +6,2 %, les cartables de +4,5 % et les calculatrices scolaires de +3,9 %. Ces produits, souvent non substituables ou liés à des marques spécifiques exigées par les enseignants, échappent aux tendances générales.
Pour l’association UFC-Que Choisir, la situation reste nuancée : « Sur 118 produits, 41 ont augmenté de 2 % ou plus, 23 ont baissé, et 54 sont restés stables », relayait L’Humanité le 15 juillet 2025. Une preuve que la baisse moyenne cache en réalité des mouvements contradictoires selon les familles de produits.
Un poids persistant sur le budget des ménages
Malgré le repli moyen de 1 à 1,5 %, le panier de rentrée demeure onéreux. Pour un collégien, Le Figaro estime le coût à 233 €, soit seulement 3 € de moins qu’en 2024. À cela s’ajoutent les frais annexes : cantine, transports, équipements sportifs, assurance scolaire. Dans les familles nombreuses, la dépense cumulée peut atteindre plusieurs centaines d’euros, même avec des arbitrages serrés.
Les ménages modestes sont particulièrement touchés. En 2023, la France comptait 9,8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, un record en trente ans. Dans ce contexte, chaque hausse, même légère, fragilise davantage l’équilibre financier.
L’allocation de rentrée scolaire : un soutien vital mais insuffisant
L’Allocation de rentrée scolaire (ARS) reste l’un des rares leviers publics pour amortir le coût de l’équipement. Versée à partir du 5 août 2025 à Mayotte et La Réunion, et à partir du 19 août en métropole, elle atteint cette année :
- 423,48 € pour un enfant de 6 à 10 ans
- 446,85 € pour un enfant de 11 à 14 ans
- 462,33 € pour un adolescent de 15 à 18 ans
(Ministère de l’Éducation nationale, août 2025)
Ces montants sont attribués sous conditions de ressources : 27 141 € pour un enfant, 33 404 € pour deux, 39 667 € pour trois. Environ 3 millions de familles en bénéficient chaque année. Si cette aide permet souvent de couvrir l’essentiel des achats, elle ne compense pas la totalité des dépenses liées à la scolarité, surtout pour les lycéens, dont les besoins en matériel informatique ou spécialisé (calculatrices graphiques, équipements sportifs) sont plus coûteux.
Les promotions : moteur de la baisse des prix des fournitures scolaires
L’évolution récente des prix découle en partie de la normalisation du coût des matières premières. Après le pic de 2022-2023, le prix du papier et des dérivés pétroliers (plastiques, colles, revêtements) s’est modéré.
De leur côté, les enseignes multiplient les stratégies pour attirer les acheteurs :
- Packs complets à prix fixe pour simplifier l’achat.
- Marques distributeur mises en avant face aux grandes marques.
- Offres « un acheté, un offert » ciblées sur les produits à forte marge.
La hausse structurelle des prix depuis 2021 exacerbe les inégalités scolaires. Pour les foyers les plus modestes, la rentrée se traduit par des arbitrages contraints, parfois au détriment de la qualité ou de la quantité du matériel. Dans certains cas, des enseignants ou associations locales interviennent pour fournir gratuitement des kits de base aux élèves.
