Les retards de paiement coûtent cher aux grandes entreprises : la DGCCRF a sanctionné Sanofi, LCL et Basic Fit avec des amendes lourdes.
Retards de paiement : sanctions record contre Sanofi, LCL et Basic Fit

Le 25 août 2025, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé des sanctions financières contre plusieurs groupes de premier plan pour retards de paiement répétés envers leurs fournisseurs.
Sanctions ciblées : la DGCCRF pointe des manquements répétés des grandes entreprises
Sanofi, Crédit lyonnais (LCL) et Basic Fit sont les derniers noms ajoutés à la liste noire de la DGCCRF. L’autorité leur reproche des retards de paiement répétés à l’égard de leurs partenaires commerciaux. Les montants infligés témoignent de la fermeté nouvelle de l’administration : 1,65 million d’euros pour Sanofi, 1,5 million pour LCL et 410 000 euros pour Basic Fit, selon Le Télégramme.
Ces sanctions ne sont pas isolées. Depuis le début du mois d’août 2025, plusieurs autres entreprises ont également été touchées : Fnac Darty (3,9 millions €), Cdiscount (2,1 millions €) ou encore SFR (860 000 €). Selon BFM, ces amendes s’inscrivent dans une offensive beaucoup plus large contre le non-respect des délais contractuels, qui mine la confiance entre grands groupes et fournisseurs.
Un phénomène persistant : lourdes conséquences pour les PME et vigilance accrue de l’État
Les retards de paiement ne constituent pas une anomalie ponctuelle mais un problème systémique. Selon la Banque de France, « seules 50 % des grandes entreprises paient aujourd’hui sans retard. En l’absence de ces retards, les PME auraient bénéficié de 15 milliards d’euros de trésorerie supplémentaire en 2024 » , relaye Le Télégramme.
Les contrôles administratifs confirment cette tendance. Entre janvier et mai 2024, la DGCCRF a contrôlé 248 entreprises et engagé 138 procédures de sanction administrative pour un total de près de 30 millions d’euros, dont plus de 14 millions d’amendes et 15,6 millions de pré-amendes, selon le ministère de l’Économie. Le monde économique français est menacé tous les jours à cause de dysfonctionnements organisationnels persistants, souvent liés à la défaillance des services comptables ou au non-respect du principe de coresponsabilité entre vendeur et acheteur pour l’émission et la réception des factures.
Vers un nouveau cap : sanctions proportionnelles au chiffre d’affaires
Face à ce constat, l’exécutif veut aller plus loin. Mi-juillet 2025, le Premier ministre François Bayrou (désormais sur la sellette) a affirmé qu’il souhaitait instaurer des amendes proportionnelles aux revenus des sociétés concernées, pouvant aller « jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires, afin de mettre fin à des pratiques qui fragilisent [le] tissu économique »
Soutenue par les médiateurs de l’entreprise et du crédit, la réforme envisagée devrait transformer la politique de contrôle et replacer les retards de paiement au rang de priorité nationale. L’objectif affiché : protéger la trésorerie des PME et rééquilibrer durablement les relations commerciales en France.
