Retraite : la précarité va contraindre à travailler

La retraite, attendue par des milliers de Français chaque année, est aussi source d’appréhensions. Chez certains salariés seniors, le passage à la retraite est un sujet qui suscite de nombreuses interrogations. C’est ce que confirme une étude d’Indeed, en collaboration avec OpinionWay. Les futurs retraités ont en réalité peur… de devoir toujours travailler.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 3 novembre 2023 à 10h05
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30%Les femmes touchent une retraite en moyenne près de 30% inférieure aux hommes.

 Partir en retraite : un choix qui n’est pas facile

L'étude dévoilée le 2 novembre 2023 met en lumière une réalité nuancée : 29% des seniors actifs de plus de 50 ans n'ont pas encore fixé de date pour leur retraite. Cette indécision est le reflet d'un équilibre délicat entre le désir de repos et la nécessité économique.

D'un côté, 31% des seniors expriment le souhait de poursuivre une activité professionnelle post-retraite, tandis que 24% craignent l'ennui. « 20% redoutent même de tomber en dépression à la suite de ce changement de vie important », souligne le sondage.

Travailler à la retraite ? Une nécessité pour la moitié des salariés

La question financière est prépondérante dans la décision de partir en retraite. Plus de la moitié (51%) des salariés de plus de 50 ans anticipent la nécessité de continuer à travailler pour subvenir à leurs besoins fondamentaux, une proportion qui s'élève à 54% chez les femmes.

La réforme des retraites de 2023, malgré les protestations qu'elle a suscitées, n'a pas simplifié la donne, laissant de nombreux futurs retraités face à un dilemme : accepter une pension minorée ou prolonger leur activité professionnelle. « Les Franciliens sont aussi sur-représentés dans cette situation (58%), ce qui semble logique pour une région où le coût de la vie est en moyenne plus élevé qu’en province. »

Les entreprises prêtes à faire travailler les seniors

La fin de carrière n'est souvent pas un arrêt net mais plutôt une transition progressive. 65% des managers estiment que leurs collaborateurs seniors sont enclins à continuer leur contribution à l'entreprise, même après leur départ officiel en retraite. Cette tendance est corroborée par le fait que 54% des seniors seraient prêts à accepter des missions ponctuelles en tant que consultants ou freelances.

La rupture avec l'employeur n'est pas toujours brutale. Une majorité de seniors (63%) se dit prête à maintenir un lien avec leur ancien employeur, en répondant à des questions ou en fournissant de l'aide bien après leur départ. Cette perméabilité entre emploi et retraite est également visible du côté des entreprises : 29% des managers continuent de solliciter leurs anciens collaborateurs retraités pour leur expertise. « 68% d’entre eux ont par ailleurs déjà essayé de convaincre un collaborateur de retarder son départ en retraite, ou envisagent de le faire. »

Crainte Proportion des Seniors Concernés Pourquoi ?
Continuer à travailler post-retraite 51% La nécessité financière prime sur le désir de repos.
Ennui post-retraite 24% La peur du vide et du manque d'activité sociale.
Dépression post-retraite 20% Inquiétude face à un changement de vie radical.
Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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