Les salaires devraient rattraper l’inflation en 2024

S’étant longtemps situées en dessous de l’inflation, les revalorisations salariales devraient être suffisamment importantes en 2024 pour la rattraper.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 20 juillet 2023 à 9h01
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4,95%Le cabinet Mercer s’attend à une médiane de revalorisations des salaires à 4,95% en 2023.

Sursaut salarial : face à l’inflation, les employeurs se réveillent

Vers une nouvelle aube salariale ? Après une année 2022 où l'inflation (5,2%) a dépassé les hausses salariales (2,8%), le vent semble tourner. En 2023, les revalorisations des salaires devraient enfin rejoindre le niveau de l’inflation. Le cabinet Mercer s’attend à une médiane de revalorisations à 4,95% en 2023, tandis que l’Observatoire de la rémunération LHH anticipe une croissance de 4,7%. Cela, pour une inflation prévue à hauteur de 4,9% par l’exécutif et de 5% par l’INSEE.

D'après Mercer, les dernières négociations annuelles obligatoires (NAO), qui se sont tenues entre novembre 2022 et mars 2023, se sont traduites par une enveloppe nettement revalorisée. Les hausses consenties varient : de 2,8% à 8% pour les entreprises les plus généreuses. Petite surprise : les non-cadres semblent avoir le vent en poupe avec une augmentation prévue à 5% contre 4,5% pour les cadres. Le signal est clair : l'inflation élevée pousse les entreprises à réagir.

Au-delà des revalorisations de salaires, les entreprises s’efforcent de contribuer au pouvoir d’achat de leurs salariés

En 2023, près de la moitié des entreprises (49%) ont choisi de verser la prime de partage de la valeur (qui a remplacé la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (Pepa) en 2022). D'un montant médian d'environ 800 euros, cette initiative semble être un geste concret envers les salariés, renforçant la dynamique positive instaurée par les hausses salariales. De plus, 66% des entreprises ont décidé de compléter la revalorisation salariale par d'autres avantages : prise en charge des frais de transport, contribution améliorée aux tickets-restaurant, et même des aides aux frais de santé. Une stratégie hybride qui renforce le pouvoir d'achat tout en valorisant le bien-être au travail.

Si l'inflation mène toujours la danse en France, les employeurs s'efforcent de suivre le rythme. Un ballet économique qui, espérons-le, saura préserver le pouvoir d'achat des Français.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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2 commentaires on «Les salaires devraient rattraper l’inflation en 2024»

  • «…pour fonctionner, toutes les mesures anti-inflation ont besoin de l’appui de la population. Et cet appui ne peut être acquis que dans la mesure où les citoyens ont la conviction que l’effort d’austérité qui leur est demandé est équitable ; c’est-à-dire que les sacrifices sont répartis avec équité. Or … de tous les pays occidentaux, la France est celui où les écarts entre les revenus sont les plus grands et les plus flagrants. Cette disparité est le talon d’Achille du plan anti-inflation de la France. Rien n’est prévu … pour contrôler les revenus des non-salariés et, surtout, pour réduire la fraude fiscale qu’on évalue à plusieurs dizaines de milliards de francs. Tant que les gouvernements ne sauront pas, ou ne voudront pas imposer les revenus des non-salariés dans la même proportion que ceux des salariés, leurs mesures anti-inflation ne recevront de la masse des citoyens qu’un appui mitigé. Quand ce ne sera pas une authentique rebuffade. Les salariés ordinaires ne sont pas dupes, en effet, des privilèges des non-salariés dont une partie importante des revenus est soustraite à l’impôt… (…) Aucune théorie économique ne saurait donc prévaloir sur une certaine équité sociale. » (cf. La Presse – Québec, Canada, 25 septembre 1976, p. 3). Est-ce que les choses ont véritablement et profondément changé depuis ? La réponse est claire : c’est non. D’autant que l’on ne s’attaque pas du tout aux causes de cette inflation galopante qui se trouvent dans l’alignement en UE du prix de l’électricité sur celui du gaz et les sanctions économico-financières insensées et contre-productives prises par la France (et l’UE) contre la Russie dans le cadre du conflit de ce pays avec l’Ukraine (guerre initiée et téléguidée par les USA alors que ni l’UE, et encore moins la France n’y ont rien à avoir).

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  • Les gentils patrons vont donc, semble-t-il, augmenter les salaires en fonction de l’inflation, c’est possible et même souhaitable. Mais comme le dit un commentateur, rien n’est prévu pour les non salariés mais aussi pour les retraités : ceux-ci ont eu le 1/1/2023 une augmentation de 0,8% alors que l’inflation dépassait allègrement les 5 à 6%. Et aucune mesure n’est prévue jusqu’au 31/12 prochain, alors que contrairement aux salaires du privé le gouvernement a tout loisir d’augmenter les pensions de retraite. Mais la « conjoncture économique » fait que la politique de rigueur continuera de s’imposer aux « nantis » que sont les retraités.

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