SNCF : un manque à gagner de plusieurs centaines de millions d’euros en raison des grèves

En 2019, au moment de la première tentative du gouvernement de faire passer la réforme des retraites, la SNCF avait essuyé un manque à gagner substantiel à hauteur de 800 millions d'euros. Le mouvement actuel pour cette même réforme des retraites va peser lourd dans les comptes du transporteur, mais probablement moins qu'il y a 4 ans. Selon des chiffres donnés par un administrateur du groupe au Parisien, les dix journées de mobilisation à la SNCF et la grève reconductible décidée le 7 mars va certes coûter plusieurs centaines de millions d'euros, mais l'entreprise a plusieurs raisons d'espérer un impact moins fort.

Des millions d'euros de pertes pour la SNCF

Chaque jour de « grève totale », autrement dit lorsque la SNCF doit modifier son plan de transport, la société perd 20 millions d'euros. Ces jours sont plutôt rares : les trains continuent en effet de rouler et le taux de gréviste est en chute libre. Vendredi dernier, ils n'étaient en effet que 2%, contre 16,5% le mardi 28 mars. Le mouvement est donc beaucoup moins suivi cette année, car beaucoup de cheminots sont déjà tenus de travailler deux ans de plus pour obtenir une carrière complète. Par ailleurs et ce n'est pas négligeable, les cheminots n'ont pas forcément les moyens de multiplier les jours de grève : en cette période d'inflation galopante, cela revient en effet très cher de ne pas travailler.

Un mouvement social moins suivi

Et puis la SNCF surfe sur l'envie des Français de voyager en train ! Ce sont un million de billets qui ont été achetés pour les vacances d'été, au lendemain du 7 mars, premier jour de la grève reconductible. Mouvement social ou pas, les Français veulent prendre le train, d'ailleurs le taux de remplissage est toujours élevé. Des signes qui montrent que la SNCF devrait compenser une bonne partie des pertes engrangées par le mouvement social actuel.