Stellantis paie une lourde amende aux États-Unis

Le constructeur automobile Stellantis vient de régler une amende de 190,6 millions de dollars aux États-Unis. Une sanction impressionnante, mais qui soulève une question très simple pour les automobilistes : est-ce que cela risque de se répercuter sur le prix des voitures et sur leur quotidien ?

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By Adélaïde Motte Published on 27 août 2025 16h39
Stellantis Lourde Amende Etats Unis
Stellantis paie une lourde amende aux États-Unis - © Economie Matin

La sanction a été confirmée le 26 août 2025 par les autorités américaines. Stellantis n’a pas respecté les normes de consommation de carburant imposées pour les modèles 2019 et 2020. Concrètement, cela veut dire que certains véhicules consommaient plus d’essence que la limite autorisée. Résultat : le groupe a dû sortir son carnet de chèques.

Le paiement a été réalisé en deux temps : 78,3 millions de dollars en mars, puis 112,3 millions en juin. Au total, le montant atteint donc 190,6 millions. Pour donner un ordre d’idée, c’est l’équivalent de plus de 170 000 voitures compactes vendues au prix moyen de 30 000 dollars pièce.

Une amende qui reflète un problème plus large

Depuis 2018, Stellantis a déjà payé 773,5 millions de dollars de pénalités similaires, toujours liées à la consommation excessive de carburant de ses modèles, d’après la NHTSA (agence fédérale américaine). Ce chiffre, impressionnant, montre que le problème ne se limite pas à une simple erreur ponctuelle, mais bien à une stratégie produit qui tarde à évoluer aux États-Unis.

Pourquoi ? Parce que le groupe reste très dépendant de ses pick-ups et de ses gros SUV, des véhicules gourmands en carburant. C’est une bonne nouvelle pour les amateurs de puissance, mais une mauvaise pour l’environnement… et désormais pour le portefeuille du constructeur.

Face à l'amende, que prévoit Stellantis ?

La première question qui vient à l’esprit est simple : les clients vont-ils payer, eux aussi, ces amendes ? Officiellement, rien n’indique que Stellantis va répercuter directement ces sanctions sur ses prix. Mais dans les faits, chaque dollar dépensé en pénalités est un dollar qui n’est pas investi dans l’innovation ou la baisse des coûts.

Pour le consommateur, cela peut se traduire de plusieurs manières. D’abord, par un ralentissement de l’arrivée de modèles plus abordables en version hybride ou électrique. Ensuite, par une pression indirecte sur les tarifs, puisque l’entreprise cherchera à maintenir ses marges. Enfin, cela peut renforcer l’image d’un constructeur qui tarde à basculer pleinement vers l’électrification, sur laquelle de nombreux pays occidentaux, notamment la France, insistent.

Aux États-Unis, la réglementation évolue rapidement. L’administration Trump avait réduit la portée des sanctions, mais les règles ont été durcies à nouveau sous l’administration Biden. Même si le plafond des amendes a été ajusté à 1,83 milliard de dollars pour la période 2027-2031, le message est clair : les constructeurs qui tardent à améliorer la sobriété énergétique de leurs modèles paieront le prix fort.

Pour Stellantis, cela veut dire qu’il faudra accélérer la mise sur le marché de véhicules électriques et hybrides plus performants. Pour les automobilistes, la conséquence pourrait être positive à long terme : ces pressions réglementaires finissent par pousser les constructeurs à proposer des voitures qui consomment moins, coûtent moins en carburant et polluent moins.

Toutefois, les clients préférant ce type de voitures, les groupes automobiles ont tendance, même en l'absence d'amendes, à travailler sur leurs développement. De plus, le système de la voiture électrique n'est actuellement pas suffisamment au point pour rejoindre l'ensemble de la clientèle automobile.

Vers des modèles différents pour les automobilistes ?

Au-delà du montant payé par Stellantis, cette sanction pourrait influencer directement la gamme proposée aux consommateurs. Aux États-Unis comme en Europe, les constructeurs qui accumulent des pénalités sont incités à réorienter leur offre pour éviter de nouvelles amendes. Cela se traduit généralement par une accélération du lancement de véhicules hybrides et électriques, parfois au détriment de modèles thermiques emblématiques.

Pour le conducteur moyen, cela signifie que certains pick-ups ou SUV très énergivores pourraient devenir plus rares ou plus chers, tandis que les versions électrifiées prendront progressivement le dessus dans les catalogues. Stellantis, déjà engagé dans le développement de sa gamme électrique avec des modèles Jeep et RAM en préparation, pourrait donc pousser plus fortement ces nouveautés. Pour les automobilistes, le choix évoluera : moins de moteurs gourmands, plus d’alternatives sobres, ce qui, à terme, pourrait alléger la facture de carburant et diversifier l’offre disponible en concession.

Ade Costume Droit

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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