Après la baisse des cours, l’or reste une valeur refuge

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Par Névine Pollini Modifié le 22 avril 2013 à 3h57

La semaine dernière, en un week-end, le cours de l'or a plongé de 213.50 dollars (soit -14%), à son niveau le plus bas depuis février 2011. Lundi, le cours s'effondrait, perdant 135 dollars ou 9,11% : du jamais vu depuis 1983. Nous pensons toutefois que la pression vendeuse va commencer à se résorber.

Nous relevons trois événements majeurs et/ou rumeurs ayant pesé sur les cours de l'or depuis début avril :

Tout d'abord les rumeurs concernant la vente possible de dix des quatorze tonnes de réserves d'or de Chypre – pour un montant de 400 millions de dollars, afin de contribuer au financement de son plan de sauvetage - font craindre au marché qu'elle ne marque un précédent. Ainsi, il deviendrait envisageable que d'autres pays de la zone euro se trouvant en difficulté – tels que l'Italie ou le Portugal –, et dont les réserves d'or sont bien plus importantes, ne recourent également à une vente massive de leur or.

Puis la recommandation de Goldman Sachs, émise mercredi 10 avril, de vendre l'or à découvert.

• Enfin, les dernières minutes de la Fed suggérant que plusieurs membres souhaiteraient commencer à réduire le programme d'achats d'obligations – voire, même, de l'arrêter complètement. Nous sommes surpris par la réaction du marché face à ces commentaires, d'autant plus que la majorité des données publiées depuis la réunion du FOMC – chiffres du chômage, ventes au détail, indices de confiance – ont été en-dessous des attentes. Un retrait rapide de QE semble donc improbable.

Toutefois, la baisse ne fut que de 14% en deux jours, ceci après de longues années de hausse ininterrompue – n'oublions pas, en effet, qu'en 2009 l'once d'or s'échangeait pour moins de 1 000 dollars. En outre, le marché de l'or semble survendu et la demande physique chinoise et indienne pourrait resurgir, même si l'or n'a pas encore touché son niveau de support majeur, qui se situe entre 1 200 et 1 300 dollars.

Le désintérêt massif et global pour l'or est surprenant et semble ignorer la persistance de facteurs traditionnellement positifs pour le métal jaune tels que les tensions géopolitiques continues (entre les deux Corées, dans la région du Moyen Orient, etc.), les incertitudes subsistantes au sein de la zone euro ou encore la poursuite des politiques monétaires accommodantes dans les pays développés (Etats-Unis, Europe, Japon).

Un autre facteur méconnu mais qui sous-tend les cours de l'or est que les coûts de production se situent autour des 1 100 et 1 200 dollars. Ainsi, une dégringolade sous les 1 000 dollars plongerait les compagnies minières les moins rentables dans le rouge, ce qui entraînerait la fermeture de certaines mines et donc un frein à l'exploration et à la production d'or. Cette restriction de l'offre ne manquerait pas, par la suite, de soutenir à nouveau les cours.

Ainsi, et pour toutes ces raisons, nous ne cédons pas à la panique et pensons que l'or devrait rebondir à moyen terme. Nous réitérons toutefois notre manque d'appétit pour les actions aurifères négociées à des prix déconnectés du cours du métal jaune durant ces cinq dernières années.

L'augmentation des coûts de production a pesé sur les marges des mineurs, qui ne sont d'ailleurs plus le seul moyen d'investir sur l'or depuis la création des ETF.

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Analyste matières premières à l'Union Bancaire Privée.

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