Michel Sapin : Fiscalité, la Suisse peut faire mieux

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 23 mars 2023 à 10h06

Pourquoi ne pas demander à Jérôme Cahuzac son avis ! Lundi 28 avril, le ministre des Finances, Michel Sapin, a estimé que la Suisse était à la traîne en matière de lutte contre l’évasion fiscale. L’occasion pour le ministre d’avancer une fois encore la proposition d’échange automatique des données.

En matière d’évasion fiscale, la Suisse pourrait donc mieux faire, d’après le ministre des Finances.

Pour Michel Sapin, la Suisse pourrait avancer plus vite au sujet de l'évasion fiscale

Lors d’une conférence de presse organisée ce lundi 28 avril, avec quatre de ses homologues étrangers, Michel Sapin s’est plaint du retard de la Suisse en matière de lutte contre l’évasion fiscale. Pour lui, la Suisse peut "avancer plus vite". Ajoutant qu’"il subsiste des difficultés" dans les discussions sur ce sujet. Cette petite critique a en fait permis au ministre français d’en venir au point qui lui tient à coeur : la collaboration entre les pays au sujet de l’évasion fiscale.

Vers l'échange automatique des données

Actuellement basée sur une simple entraide, des échanges de données à la demande, la coopération entre la Suisse et la France dans ce domaine pourrait aller plus loin, pour Michel Sapin. "Le seul débouché valable est l’échange automatique des données entre administrations fiscales" a-t-il précisé. En mars dernier, la ministre suisse des Finances, Eveline Wilmer-Schlumpf, avait promis de préparer un projet allant dans le sens de l’échange automatique de données avec l’administration fiscale française. Les choses semblent traîner alors que le parlement suisse semble radicalement opposé à un tel procédé.

Le contexte économique implique un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale

Globalement, la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie pourraient signer prochainement des accords bilatéraux pour accepter le système FATCA, un modèle d’échange automatique de données fiscales en vigueur aux Etats-Unis, et développé au niveau international. Le mot de la fin revient à ce sujet, sans nul doute, à Luis de Guindos, le ministre des Finances espagnol, qui déclarait lors de la conférence que "la lutte contre la fraude fiscale est encore plus importante" dans le contexte actuel de rigueur et de sacrifices des populations.

Ce qui est sûr, c’est que la France cherche de l’argent, et depuis l’affaire Cahuzac, met un point d’honneur à faire rentrer dans le droit chemin les exilés fiscaux. Michel Sapin ne perd évidemment pas de vue qu’il y a 50 milliards d’euros à trouver d’ici 2017.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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