L’OMS reconnaît les anti-obésité comme médicaments essentiels

Depuis leurs débuts dans le traitement du diabète, les agonistes du récepteur GLP-1 se sont imposés progressivement comme des atouts essentiels pour combattre l’obésité. Aujourd’hui, l’OMS inclut ces médicaments comme le sémaglutide, le tirzépatide, le dulaglutide ou le liraglutide dans sa Model List of Essential Medicines pour le traitement du diabète de type 2 chez les patients présentant des comorbidités, notamment l’obésité, la maladie rénale chronique ou les affections cardiovasculaires. Cette reconnaissance reflète une évolution profonde dans la conception des traitements anti-obésité.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Published on 11 septembre 2025 18h00
L’OMS reconnaît les anti-obésité comme médicaments essentiels
L’OMS reconnaît les anti-obésité comme médicaments essentiels - © Economie Matin

Comment l’OMS redéfinit l’usage des anti-obésité

L’ajout de ces médicaments à la liste essentielle montre qu’ils ne sont plus perçus uniquement comme des traitements du diabète mais aussi comme des intervenants clés dans la prévention et le traitement des complications liées à l’obésité. L’OMS précise que les nouveaux médicaments sont destinés à des patients atteints de diabète de type 2 avec comorbidités telles que maladie cardiovasculaire, maladie rénale chronique ou obésité définie par un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 30 kg/m².

Cette décision intervient après l’examen de 59 propositions, dont 31 concernent de nouveaux médicaments ou classes thérapeutiques, selon le communiqué officiel de l’OMS du 5 septembre 2025. L’organisation met en avant sa volonté d’élargir l’accès à ces traitements coûteux, notamment dans les pays à faibles ressources, par la promotion de versions génériques dès que possible.

De la diabétologie à l’obésité : les molécules phares

Parmi les substances retenues, le sémaglutide, actif dans les médicaments Ozempic et Wegovy, est l’un des plus cités. Son efficacité pour la perte de poids est documentée dans plusieurs études cliniques, au-delà de son rôle initial sur la glycémie. Health Policy Watch a souligné que l’OMS a intégré ces traitements comme thérapies hypoglycémiantes pour les adultes atteints de diabète de type 2 et présentant des comorbidités telles que l’obésité. Le tirzépatide (Mounjaro) s’ajoute à cette dynamique, avec des résultats montrant des pertes pondérales plus importantes dans certains essais cliniques, comme l’a rappelé Reuters le 5 septembre 2025.

D’autres agonistes du GLP-1 comme le liraglutide ou le dulaglutide complètent ce panorama thérapeutique. BFM TV a confirmé que « l’OMS recommande la nouvelle génération d’anti-obésité et appelle à la mise à disposition de génériques » le jour même de l’annonce. Cependant, il convient de noter que l’OMS ne recommande pas encore ces molécules pour la perte de poids seule, sans diabète ou autres comorbidités. Cette précision traduit une approche prudente, centrée sur les preuves scientifiques disponibles, qui vise à prévenir une médicalisation excessive de l’obésité hors cadre pathologique validé.

Coût des traitements et accès mondial : un défi à relever

L’inclusion dans la liste essentielle a pour effet de stimuler la production générique, d’abaisser progressivement les coûts et d’inciter les États à intégrer ces médicaments dans leurs programmes de couverture. Selon l’OMS, le nouveau Model List of Essential Medicines compte désormais 523 médicaments pour adultes et 374 pour enfants, preuve d’une volonté d’élargir le champ thérapeutique à des pathologies de plus en plus diverses. Pourtant, les prix actuels des molécules comme le sémaglutide ou le tirzépatide demeurent élevés, freinant leur disponibilité dans de nombreux pays.

L’OMS souligne la nécessité d’un effort international pour rendre ces traitements accessibles, en particulier grâce au développement de versions génériques. L’organisation insiste sur le fait que l’inclusion dans la liste vise à élargir l’accès dans les pays à faibles et moyens revenus. Derrière cette décision se dessine une ambition plus large : transformer une innovation thérapeutique coûteuse en outil universel de santé publique, capable de réduire à terme le poids économique et sanitaire de l’obésité dans le monde.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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