TP : après la secousse, le groupe garde le cap

La semaine a été chahutée pour TP (ex-Teleperformance). L’action du géant mondial de la relation client a perdu près de 6,5 %, dans le sillage d’un ajustement de ses prévisions annoncé mercredi 5 novembre au soir. Un repli sensible, mais loin d’un crash. Jeudi et vendredi, le titre a encore reculé, sans panique notable. En clair : les marchés ont encaissé le message sans se détourner du dossier.

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By La rédaction Published on 10 novembre 2025 10h05
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TP : après la secousse, le groupe garde le cap - © Economie Matin
15%TP vise toujours une marge d’EBITA courant comprise entre 14,7 % et 15 %

Les analystes saluent d’ailleurs la “résistance” du titre, estimant que les mauvaises nouvelles sont déjà intégrées et que les investisseurs restent globalement confiants, même s’ils avancent avec prudence.

Un groupe solide face à un contexte difficile

L’année 2025 n’aura pas été un long fleuve tranquille. Entre ralentissement du marché américain, change défavorable et climat géopolitique tendu, TP a dû naviguer dans des eaux agitées. Malgré cela, son chiffre d’affaires progresse encore de 1,5 % à périmètre constant sur neuf mois, pour atteindre 7,6 milliards d’euros.

Le cœur de métier — les “Core Services” — tire la croissance avec plus de +3 %, porté par des performances solides en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie-Pacifique (+5,1 % sur le trimestre).

Seul bémol : la division “services spécialisés” accuse un recul de 8,7 %, principalement lié à la fin d’un gros contrat de gestion de visas. Sans cet effet ponctuel, la croissance aurait atteint 2,6 %.
Sorti du CAC 40, le groupe montre qu’il n’a rien perdu de sa capacité à encaisser les coups durs.

L’intelligence artificielle comme levier de transformation

Présent dans plus de 90 pays, TP reste un mastodonte mondial du service client. Et malgré les turbulences, sa rentabilité tient bon : la société vise toujours une marge d’EBITA courant comprise entre 14,7 % et 15 % et un cash-flow libre de 900 millions d’euros pour 2025. Ces chiffres confirment la solidité du modèle, qui parvient à financer sa transformation technologique sans sacrifier la performance financière.

TP poursuit par ailleurs ses emplettes : les récentes participations dans ZP et Agents Only renforcent son positionnement sur les marchés à forte dimension tech.

Le plan “Future Forward” prend forme : un Value Creation Office pour piloter la performance, une plateforme maison dédiée à l’IA (TP.AI FAB), et déjà plus de 400 projets d’intelligence artificielle lancés depuis janvier — dont 150 rien qu’au troisième trimestre.

Ici, pas question de remplacer l’humain, mais de le renforcer : automatisation du recrutement, formation augmentée, planification intelligente, suivi qualité… L’IA sert à optimiser, pas à déshumaniser. Résultat : les activités technologiques et de conseil progressent à deux chiffres depuis le début de l’année.

Un réalisme assumé, des fondamentaux intacts

TP a revu sa guidance annuelle à la baisse : la croissance organique attendue est désormais comprise entre +1 % et +2 %, contre +2 % à +4 % auparavant. Un ajustement prudent, dicté par un contexte mondial plus incertain.

Mais les signaux restent positifs : marges stables, finances saines, trésorerie solide et stratégie cohérente. Après deux séances de repli, le titre semble avoir retrouvé un point d’équilibre.

Les investisseurs reconnaissent la discipline du management et la clarté de sa feuille de route.

Au final, cette correction boursière ressemble plus à une respiration qu’à un avertissement. Pour les actionnaires patients, TP garde tout son attrait : le groupe s’impose comme un acteur clé de la convergence entre intelligence artificielle et relation client, un marché promis à une forte croissance.

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