Dès le mois de décembre 2025, une nouvelle prouesse du transport aérien s’apprête à voir le jour : un vol reliant Shanghai à Buenos Aires, via une escale technique à Auckland. Opéré par China Eastern Airlines, il deviendra le vol commercial le plus long du monde, cumulant près de 29 heures de trajet pour une distance de 19 686 kilomètres. Un exploit technique qui suscite autant d’enthousiasme que d’interrogations sur son impact environnemental et sa viabilité économique.
Un vol record de 29 h : tout savoir sur la plus longue liaison aérienne

Un vol record — trajectoire, durée et distance
Le 4 décembre 2025, China Eastern Airlines inaugurera une nouvelle liaison régulière entre l’Asie et l’Amérique du Sud. Le vol décollera de l’aéroport international de Shanghai‑Pudong, effectuera une escale technique à Auckland (Nouvelle‑Zélande), avant d’atterrir à Buenos Aires‑Ezeiza. L’escale ne nécessitant aucun changement d’appareil, le trajet est officiellement qualifié de vol direct avec escale technique.
Cette nouvelle liaison deviendra, en termes de distance et de durée, la plus longue au monde parmi les trajets commerciaux réguliers avec escale technique. Au total, les passagers parcourront 19 686 km. Le temps de vol variera de 25 heures et 55 minutes à l’aller à 29 heures et 5 minutes au retour, selon les données publiées par Air Journal le 15 septembre 2025.
« China Eastern Airlines inaugurera en décembre prochain une liaison directe inédite entre Shanghai et Buenos Aires, qui deviendra la plus longue route passagers du monde, avec près de 29 heures de voyage et plus de 19 600 kilomètres parcourus », a précisé Joël Ricci dans Air Journal, le 15 septembre 2025.
La fréquence sera de deux vols par semaine, assurant ainsi une régularité qui positionne cette liaison comme un nouveau pilier du réseau intercontinental de la compagnie.
Enjeux économiques et climatiques
Du côté économique, le lancement de ce vol s’accompagne d’un ensemble de défis. Opérer un avion sur une durée aussi étendue implique des coûts élevés en carburant, une logistique complexe pour l’équipage, et une maintenance spécifique. China Eastern Airlines devra équilibrer ces dépenses avec une politique tarifaire suffisamment attractive pour attirer les passagers sur ce trajet inédit, tout en assurant une rentabilité viable.
L’enjeu est aussi stratégique : cette nouvelle route permet d’intensifier les échanges économiques et touristiques entre la Chine et l’Argentine, deux pays aux relations croissantes. D’un point de vue géopolitique, la consolidation de telles liaisons directes témoigne de la volonté des grandes compagnies asiatiques de s’imposer sur le marché des vols ultra‑longs.
Mais au‑delà des considérations économiques, c’est la question environnementale qui cristallise les inquiétudes. Un trajet de près de 20 000 km consomme des quantités colossales de carburant, avec des émissions de dioxyde de carbone proportionnelles. Même si l’escale est technique et que l’appareil reste le même, la longueur totale du vol en fait une source non négligeable de gaz à effet de serre.
Dans un contexte de transition écologique et de réduction des émissions, ce type de liaison soulève un dilemme : faut‑il continuer à allonger les vols pour répondre à la demande, ou privilégier des alternatives plus sobres ? Les compagnies invoquent la modernisation des appareils, l’optimisation des trajectoires ou encore le recours aux carburants alternatifs pour réduire leur empreinte carbone. Néanmoins, ces efforts devront être drastiquement renforcés pour justifier un modèle basé sur des liaisons aussi longues.